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Le Bois des Vierges – Tome 1 – Par Dufaux & Tillier – Robert Laffont

Par Olivier Wurlod le 31 mai 2008                      Lien  
{Le Bois des Vierges} correspond à une première collaboration entre la talentueuse Béatrice Tillier et le conteur Jean Dufaux. Une rencontre qui débouche sur un premier tome d’une qualité rare.

Cela aurait dû être une belle journée, puisque le mariage entre la jeune et jolie Aube, fille du puissant Seigneur Maître Arcan, et le valeureux Loup de Feu, descendant du chef des Bêtes de Haute Taille Loup de Traille, allait mettre un terme aux conflits opposants les hommes aux loups. Mais cette alliance “Poil et Peau“ est loin de plaire à tous. Fragile, elle ne résistera pas au meurtre du jeune marié par Salviat, le frère de la nouvelle épouse. Alors qu’Aube s’enfuit et part se réfugier dans le Bois des Vierges, la guerre reprend de plus belle entre l’espèce humaine et le monde animal.

Avec ce bouleversant Bois des Vierges, Jean Dufaux prouve une fois de plus qu’il n’est pas seulement scénariste de bande dessinée, mais bien un véritable conteur d’histoires. Il nous fait plonger dès les premières pages dans un univers baigné de fantastique, où s’opposent avec violence les hommes aux bêtes. Quelle bonne idée aussi que de mettre en scène un monde animal lui-même en conflit, puisque les Bêtes de Haute Taille n’ont que mépris à l’encontre des castes inférieures que sont les Lynx, les Ours ou les Renards. Alors qu’ils devraient toutes s’unir pour lutter contre leurs ennemis, ces différents clans ne parviennent à oublier ce qui les divisent. Un clin d’œil subtil aux conflits de races qui submergent notre propre monde.

Ajouté à cette solidité scénaristique, le dessin enchanteur de Béatrice Tillier. Si à l’origine du projet, la jeune femme doutait de sa capacité à fournir des expressions crédibles aux personnages animaliers, on ne peut que constater qu’elle est parvenue à relever ce défi avec brio. Ses Bêtes, légèrement humanisées mais gardant leur animalité première, sont expressives à souhait, sans exagérations. À l’aide de la couleur directe, Béatrice Tillier fournit dans ce premier tome de superbes planches au découpage minutieux.

Un album qui ne peut que mettre un peu plus en valeur les bibliothèques et collections de tous ceux qui en possèdent un exemplaire. Pour les autres, il n’est pas encore trop tard...

(par Olivier Wurlod)

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1 Message :
  • Je viens de lire le volume 3 (et dernier) de la série, et c’est en partie une déception je trouve.
    Autant le premier volume était très accrocheur, autant les deux autres donnent l’impression d’un récit en mode automatique. Les scènes s’enchaînent logiquement mais rarement avec émotion je trouve.

    Après difficile pour moi de mettre le doigt sur le souci. Que ce soit un conte et que le récit soit classique et moralisateur n’est pas problématique, mais dans la narration il y a trop peu d’implication par rapport aux enjeux et aux personnages qui semblent juste déclamer leur texte.

    Néanmoins une chose demeure une réussite : l’art de Béatrice Tillier que je trouve toujours formidable et j’ai hâte de la retrouver dans un nouveau projet !

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