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Le Casse – T4 : La grande escroquerie – Par Duval, Quet & Basset – Delcourt

Par Laurent Boileau le 13 septembre 2010                      Lien  
Pour ce quatrième casse, Fred Duval ne se cantonne pas au simple polar. {La grande escroquerie} est aussi un album musical à l'arrière-plan politique et social. Une réussite.

Londres, 1977. La vague punk a déferlé sur la Grande-Bretagne. Les Sex Pistols font scandale avec un brûlot de lèse-majesté, God Save The Queen. Bannis des ondes, ils décident de jouer sur la Tamise lors du jubilé de la reine Elisabeth II. Au même moment, au même endroit, un bateau attirera toutes les convoitises avec, à son bord, une colossale cargaison d’héroïne et le butin de la French Connection...

Un gros cochon qui explose sur fond de décor d’un célèbre disque [1], le ton est donné dès la première planche. Les Pink Floyd ou les Rolling Stones ne sont que des vieux dinosaures, place à la nouvelle vague que sont les Sex Pistols, The Clash ou The Damned !

Comme à son habitude, Fred Duval ne se contente pas de divertir. Même lorsqu’il écrit une histoire pour le label Serie B, ses scénarios revêtent une certaine dimension politique. Dans La grande escroquerie, le scénariste rouennais s’attache au mouvement punk émergeant de l’après-68. Dans cette Angleterre où la reine s’apprête à célébrer son jubilé, la crise économique et le chômage sont la seule ligne d’horizon qu’entrevoit la jeunesse.

La rébellion s’incarne en musique. "God save the queen we mean it man. There is no future in England’s dreaming. No future for you no future for me" chantent les Sex Pistols. Le mouvement punk n’empêchera tout de même pas l’arrivée d’une droite dure dont Margaret Thatcher fut l’emblême.

Le Casse – T4 : La grande escroquerie – Par Duval, Quet & Basset – Delcourt

Pour nous raconter en images cette histoire très "Fric, drogue et Rock’n’Roll", Christophe Quet (déjà complice de Fred Duval sur Travis) a délaissé son habituel feutre pour un stylo bille. Le rendu est plus nerveux, plus jeté à l’image des personnages mis en scène. Un très amusant jeu de "fil en aiguille" graphique calibre le découpage en début et fin de planche. Loin d’être fastidieux, le procédé mène le lecteur dans une lecture fluide et ludique.

Un quatrième casse de très bonne facture.

(par Laurent Boileau)

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