Comme tout tome 1 qui se respecte, ce premier volume ouvre plus de pistes qu’il n’en conclut. L’auteur du Décalogue sait y faire quand il faut mêler la fiction à la mystique, le matérialisme sordide à la spiritualité la plus élevée, ficeler le lecteur dans son faisceau d’intrigues, tel un Gulliver paralysé par le conteur.
Le dessin de Stalner est d’une sobre efficacité et restitue l’anecdote sans esthétisme, si bien que l’on est happé par cette histoire ordinaire qui débouche sur l’extraordinaire. Giroux est comme Pratt : il dispense ce qu’il sait des sociétés secrètes, de la sagesse de la Kabbale, mais en s’interdisant d’y pénétrer profondément, restant en marge en sachant qu’il ne sert à rien d’exposer cette connaissance ancestrale à des profanes qui ne sont pas exercés pour la comprendre. Bien sûr, on se demande où il veut en venir avec ce Cercle de Minsk à la puissance occulte qui vous a des faux-airs de Protocols, à moins que ce ne soit le Cercle des Justes sur lequel repose le salut de l’Humanité...
Quel que soit le chemin pris, on peut faire confiance à Frank Giroud pour qu’il soit passionnant.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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