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Le Cercle de Minsk, tome 3 : Au nom du père - Par Jean-Marc Stalner & Frank Giroud - Glénat

Par Charles-Louis Detournay le 26 septembre 2008                      Lien  
Au fin fond de l'Amazonie, l'héritier d'une confrérie utopiste tente d'échapper aux tueurs à ses trousses. Malgré un thème riche et porteur, ce troisième tome déçoit à plusieurs niveaux.

Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, cinq soldats idéalistes découvrirent un incroyable trésor de guerre, mais là où d’autres auraient brûlé leur bonne fortune en plaisirs terrestres, ils choisissent de mettre sur pied une république sociale parfaite pour concrétiser leur utopie.

Près de 60 ans après, le projet se construit lentement et dans le plus grand secret, mené génération après génération par les descendants des cinq fondateurs du Cercle qui ont fait fructifier leur trésor dans des proportions phénoménales. C’est maintenant au tour de Iannis, médecin cabochard et franc-tireur, d’endosser la charge que tenait son père au sein du groupe. Une charge dont il n’a que faire, mais qui va lui coûter beaucoup, car autour du Cercle de Minsk gravitent non seulement de colossaux enjeux, mais aussi de nombreux tueurs...

Le Cercle de Minsk, tome 3 : Au nom du père - Par Jean-Marc Stalner & Frank Giroud - Glénat

Frank Giroud est un scénariste de talent, à qui la BD doit de très belles séries comme le Décalogue, Quintett, Secrets et Louis la Guigne. Malgré un début prometteur, Le Cercle de Minsk ne paraît pas prendre la même direction. Après un premier tome assez aventureux, et un second renforçant l’intrigue par un développement historique intéressant, ce troisième volet ne convainc pas : ayant supprimé une partie de ses personnages, l’action reste lourdement centrée sur le héros, tandis que quelques flash-backs dévoilent des éléments assez prévisibles. Faute de réel ressort dramatique, la multiplication des adversaires semble remplir les pages pour boucler l’album, alors qu’on attend en vain des éclaircissements sur la fameuse lettre qui pourrait changer le monde. Il faudra tout le talent de Giroud pour faire rebondir un quatrième tome, qui se devra d’être détonnant sous peine de faire couler une série, pourtant pleine de promesses.

On ne peut même pas dire que le dessin récupère les longueurs de ce troisième volet ! Depuis que les deux frères ont préféré aller chacun de leur côté, Jean-Marc Stalner était plus inspiré dans la période historique du Maître de Pierre, ou par un dessin plus orienté vers le conte dans la trilogie d’Esmaralda. Emberlificoté dans la jungle du début d’album, l’ennui pointe son nez, et les faciès des personnages s’en ressentent cruellement. Les cadrages et la grosseur de ses traits enlèvent toute la légèreté que l’action nécessiterait dans ces longues séquences. Heureusement, les parties historiques lui redonnent vigueur, ce qui laisserait supposer qu’il se complait mieux dans ce thème.

Si les couvertures énigmatiques d’Albin Michel cèdent la place à de belles évocations brillantes sur fond mat, ce changement coïncide avec une brusque retombée de rythme. Il reste deux tomes pour finir cette aventure, espérons que les auteurs retrouveront leur premier souffle.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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