Histoire fantasmée de l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques, cet album se veut raisonnablement politique, sous le vernis anodin de la dérision. Dans l’introduction de cette nouvelle édition, F’murrr marque son goût « pour tous ceux qui se rebellent ». Il explique que, pour quelques-uns de sa génération, l’Histoire des Afghans « avait pris des petits airs d’Astérix ». Il constate, vingt ans après avoir réalisé ces pages, que le départ des Russes avait été le commencement des ennuis pour ces Afghans nés sur le « pas de la porte » de l’Orient. Ils sont les victimes des empires de passage en proie à leurs pulsions « géo-historico-ethno-politiques ».
Il faut avoir le regard acéré pour voir dans ces pages un hommage appuyé aux notations antimilitariste d’André Franquin (les connaisseurs y verront des allusions au Dictateur et le Champignon et à QRN sur Bretzelburg). Il y a aussi un hommage à Corto Maltese grâce à un gap temporel où il est décrit comme un raconteur d’histoires.
Un album rare que l’on achètera avant d’autant de bonne conscience que ses bénéfices seront distribués à une ONG qui dispense des cours de recyclages aux médecins afghans, la MRCA.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.