Lorsque les Beatles débutent dans un club de Liverpool, ils ne sont qu’un des nombreux groupes talentueux du Mersey Beat. Il y a certes les bases du succès : des prestations scéniques énergiques, un sens mélodique évident, de belles gueules et la présence d’un duo créatif qui va révolutionner la musique pop : John Lennon et Paul Mc Cartney. Mais c’est la rencontre avec un jeune homme entreprenant qui va propulser le groupe à la conquête du monde. Ce garçon s’appelle Brian Epstein. Sa famille possède un grand magasin avec un rayon disques à Liverpool, il y tient un rôle de manager. Il n’a aucune expérience d’impresario, mais un flair, une vision et des ambitions pour ceux que l’on va bientôt appeler les Fab Four... De 1962 à 1967, Epstein va gérer de main de maître les affaires de John, Paul, George et Ringo. Au mépris de sa santé.
Il existe des centaines d’ouvrages sur les Beatles : biographies, almanach, répertoires de chansons, anthologies... Mais rares sont ceux qui se concentrent sur ce personnage de l’ombre qui a largement contribué à l’édification de l’empire [1]. Dès lors, Epstein est un excellent sujet pour raconter une histoire : son personnage est méconnu, mais sa vie croise l’une des plus formidables aventure artistique du vingtième siècle. C’est ce qu’ont bien compris les auteurs de ce documentaire biographique rythmé et passionnant. La vie de Brian Epstein, qui endosse les rôles de protecteur bienveillant et de grand frère pour le quatuor magique, donne un éclairage différent sur l’histoire des Beatles. Distingué et sensible, Epstein provoque puis traverse la furie de la Beatlemania, contribuant à changer un monde où lui, juif et homosexuel, se sentait si mal.
Cinquième Beatle ou chef d’orchestre de l’arrière-plan, Epstein est ici mis en valeur avec ferveur par le trio Tiwary, Robinson et Baker, qui a opté avec bon goût pour un graphisme élancé et coloré, dans l’esprit du jeu vidéo « Beatles Rock Band » paru en 2009. Le scénariste V.J. Tiwary, par ailleurs réalisateur de clips et de spectacles musicaux, oeuvre à une adaptation de cette histoire en long-métrage d’animation. It Won’t Be Long...
(par Morgan Di Salvia)
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[1] Les principales sources : son autobiographie « A Cellarfull of Noise » parue en 1964 et « Brian Epstein » par Derek Taylor et Ray Coleman parue en 1989
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