Il reste des communautés qui font vivre un idéal né au siècle dernier : partager la nature et suivre le rythme des saisons. Petite société perdue au milieu des forêts, la Borie est au départ un hameau à vendre, avec quelques maisons décaties et du terrain à perte de vue. Point de départ d’une expérience collective à haut risque, il devient un village autogéré, avec ses projets, ses conflits et ses échanges électriques. Un véritable village auto-suffisant (ou presque) qui voit sa modeste population s’enrichir petit à petit.
Expérience vécue, ce récit documentaire est signé par deux membres du Collectif, avec l’accord de leurs voisins-partenaires. Ne cachant rien des tensions permanentes inévitables, l’album souligne avec une constante justesse les efforts que demande un tel projet, malgré la généreuse philosophie qui l’anime. Car il ne s’agit pas seulement du partage des tâches, des ressources naturelles ou de tel ou tel bâtiment à retaper, mais aussi des relations humaines, sentimentales...
Le dessin magnifie la nature, les couleurs, la parade des saisons. Mais aussi les personnages, grâce à une très belle restitution des attitudes et des postures. Chaque figure du Collectif vit d’une solide présence à l’image.
Loin d’un plaidoyer unilatéral pour la vie en communauté, Le Collectif souligne les contradictions de nos aspirations, à un moment où le monde entier serre les dents face aux dangers de nos comportements face à l’épuisement de la terre. Pour conclure qu’il est bien question d’un effort monumental de cohabitation, de dialogue, et de travail. La politique, en somme, dans son essence même.
(par David TAUGIS)
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