Ivan Barnave, un jeune homme libertin, et son compagnon William Lameth vivent au jour le jour de menus larcins sans vraiment se soucier d’éventuelles poursuites. Toutefois le seigneur Flandrin, connu pour son avarice, n’est pas d’avis de laisser ces deux malfaiteurs continuer leurs œuvres en toute liberté. Traqués, ils sont rapidement arrêtés et condamnés. Mais des évènements inattendus vont conduire Ivan jusqu’à celui que les légendes nomment "Le Grand Rouge".
Pour son premier album, Wouzit nous entraine dans un récit d’aventures à la fois classique et original. Classique car il emprunte et s’inspire de nombreuses sources, de classiques du cinéma aux contes en passant par certains éléments propres à l’univers de l’auteur et réalisateur japonais Hayao Miyazaki.
La principale originalité de ce Grand Rouge vient de sa construction scénaristique "patchwork". Plutôt que d’user d’un découpage linéaire, l’auteur intercale lieux et chronologies, nous dévoilant différents moments de cette histoire tout en conservant une grande part de surprise jusqu’à son dénouement.
Graphiquement, l’album peut également surprendre. Le trait à tendance plutôt humoristique (genre auquel Wouzit était habitué) réhaussé de couleurs en aplats chaleureuses, et ces phylactères parfois étirés façon chewing-gum auraient pu ne pas s’accorder à ce type de récit, mais il n’en est rien. On pourrait juste regretter quelques scènes manquant un peu de dynamisme dans leur mise en scène.
Après diverses participations dans des fanzines et collectifs (Les Nouveaux Pieds Nickelés chez Onapratut et 13m28 chez Manolosanctis), Wouzit livre un intéressant premier album qui mérite plus qu’un coup d’œil curieux.
(par Baptiste Gilleron)
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