Le Grand et le trop court - Par Barré & Krassinsky - (...)

Le Grand et le trop court - Par Barré & Krassinsky - Casterman

Par David TAUGIS le 6 avril 2017

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Le Grand et le trop court - Par Barré & Krassinsky - Casterman

Fraîchement retraité, Chirac pense à publier ses souvenirs. Quelle place pour Sarkozy, qui vient d'être couronné président ? Autour de cette question, un joyeux récit à peine romancé des relations au couteau entre les deux hommes.

« Le nain », « le petit », « le nabot » : Nicolas Sarkozy, nommé ainsi par Jacques Chirac en privé, vient de gagner la présidentielle 2007. Son prédécesseur, occupant du poste durant les 12 dernières années, bougonne. Il doit tourner la page et se lancer dans un projet motivant. Sa femme le convainc de s’atteler à ses souvenirs politiques. Un jeune énarque se charge de l’épauler. Et les deux hommes d’entamer une chronique des relations Chirac-Sarkozy sans censure, du moins à l’oral...


© Casterman 2017

Difficile d’imaginer homme politique plus adapté à la BD d’humour. Quel que soit l’angle, Sarkozy possède une force comique sans égale. Ici d’autant plus qu’il tient le mauvais rôle : éternel poil à gratter de Chirac, mal-aimé sans espoir de rédemption, malgré le soutien de Bernadette. Krassinsky a trouvé un style aux petits oignons pour habiller les deux "belligérants" : des tronches au cordeau, et des décors parfois discrets, mais souvent élégants. Le tout baignant dans une ambiance de couleurs délavées, dominées par les tons pâles évoquant le passé. Quant au texte de Jean-Luc Barré, il navigue entre propos réels et scènes fictionnelles, sachant que le brillant biographe évoqué plus haut, c’est lui ! Il était donc aux premières loges pour cerner ce combat atypique.

Comme de coutume, seuls les ignorants des mœurs politiques découvriront ces personnages incroyables que sont Chirac et Sarkozy, chacun doté d’un sens de l’humour carnassier mais fort différent. Et on ne peut s’empêcher de penser à la semi-retraite du second, lui qui se retrouve un peu dans la situation de Chirac en 2007, même si son poste honorifique au sein d’un des plus grands groupes hôteliers au monde lui assure encore de confortables émoluments.

(par David TAUGIS)

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