En cette fin d’année, Myamoto accumule les soucis : endetté jusqu’au cou, il s’enivre à souhait pour oublier la triste réalité de son quotidien. Titubant et alcoolisé, il croise inopinément une bibliothèque encore ouverte à une heure fort tardive. Curieux, il y pénètre et se retrouve à discuter avec un bibliothécaire nommé Mikoshiba, un employé au physique très particulier, plutôt arrogant et peu commode. Malgré les apparences, ce dernier possède des connaissances impressionnantes de livres provenant de tous âges et de tous horizons.
La bibliothèque pour enfants "La rose trémière" propose un choix éclectique d’ouvrages destinés tant aux enfants qu’aux adultes. On peut s’y ressourcer et dénicher la pépite rare qui comblera la solitude et qui permettra de passer un agréable moment de lecture. Dans les travées de la bibliothèque, on croise Mikoshiba, un binoclard au caractère bien trempé. Quiconque pénètre dans son antre trouve chaussure à son pied car le professionnalisme de Mikoshiba dépasse de loin les compétences d’un bibliothécaire traditionnel. Le récit évolue crescendo alternant les connections entre le sixième et le neuvième art : la littérature et la bande dessinée, ici fort proches.
Choisir de faire redécouvrir les grands auteurs de la littérature ancienne et contemporaine est un fameux challenge. Umiharu Shinohara l’accomplit de main de maître par son ambiance fascinante, posée et riche. Les passionnés de la littérature, les lecteurs de grands auteurs ainsi que les libraires et les bibliothécaires devraient y trouver leur compte. D’ailleurs, ce titre pourrait surprendre plus d’un et notamment les personnes plutôt réticentes à lire du manga : elle permettra d’y découvrir une autre facette de ce genre et d’y trouver des points de relais vers la littérature traditionnelle.
Ces deux premiers volumes se lisent rapidement et on ne s’ennuie pas... Reste à savoir comment s’y prendra l’auteur pour préserver cet intérêt initial et nous surprendre lors des prochains tomes.
Au Japon, la série compte actuellement huit volumes et continue son bonhomme de chemin.
(par Marc Vandermeer)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.