Dans un petit village de pêcheurs perdu sur une côte désolée, Lerew rêve de ravir le cœur de la jolie Mary. Mais les filets remontent de plus en plus vides et il faut se risquer à sortir dans des eaux de plus en plus périlleuses pour les équipages et leurs embarcations.
Après un accident qui le laisse plus mort que vif, Lerew est sauvé par Doc, un mystérieux garçon aux étranges dons en médecine. Cependant, son existence s’en trouve bouleversée à jamais car cette renaissance pourrait se révéler être une malédiction...
Publié entre 2015 et 2019 dans les pages du Monthly GFantasy de Square Enix, ce conte gothique de Ryu Miyanaga, dont il s’agit du troisième titre et le premier édité en France, nous entraîne dans un périple initiatique de deux monstres qui cherchent un endroit pour vivre en paix, sans susciter peur et rejet.
Ce qui frappe à la lecture de ce premier tome est moins son histoire, relativement classique et prévisible pour le moment, que la patte graphique de l’auteur. Des vêtements aux bâtiments, en passant même par le comportement des personnages, nous nous trouvons plongé dans un univers extrêmement stylisé, peuplé de formes improbables.
Le tout apparaît ainsi comme un exercice esthétique réussi et convaincant, mais surtout une lecture sympathique et plaisante qui devrait ravir les amateurs d’étrangetés et de monstres à la mode macabre et ironique.
(par Guillaume Boutet)
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Le Monstre d’Einstein T. 1. Par Ryu Miyanaga. Casterman, collection "Sakka". Sortie le 19 janvier 2022. 272 pages. 9,45 euros.