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Le Pape Terrible, T1 : - Par Jodorowsky & Théo - Delcourt

Par Charles-Louis Detournay le 19 novembre 2009                      Lien  
"Suite" des Borgia entamé avec Milo Manara, cette nouvelle série cultive les mêmes ingrédients pour dépeindre une bien sombre cour papale. Superbement mis en scène, cette évocation de Julius II captive de bout en bout.

Le 18 août 1503, victime d’un mal mystérieux, le Saint-Père Alexandre VI, né Borgia, passe de vie à trépas. Aux premières lueurs de l’aube, la course au trône papal s’engage. Pour gagner le Saint-Siège, le népotisme, le stupre et le poison seront monnaie courante.

Ainsi, le cardinal Della Rovere, ennemi juré du clan Borgia, entend bien accéder à la fonction suprême : ainsi se vante-t-il à son "mignon" d’avoir accéléré le décès du pape précédent. Il met d’ailleurs au point un nouveau plan, qui devrait cette fois lui ouvrir grandes les portes du Vatican !

Le Pape Terrible, T1 : - Par Jodorowsky & Théo - Delcourt
La chapelle Sixtine, avant que Julius II, le pape terrible, ne demande à Michel-Ange d’en peindre son plafond (dans un premier temps)

Dans la foulée de Borgia, chez Drugstore, Jodorowsky continue de nous fasciner avec le destin des Papes : jeux de pouvoir, trahisons, luxe, luxure, lucre, ... bref tout sauf la Lumière ! Pourtant, cette saga est une nouvelle fois passionnante. En attendant le quatrième et dernier tome des Borgia, on se plaît effectivement à retrouver pas mal de personnages de cette première série qui peuplent la vie de Julius II, dont César Borgia, mais également le célèbre Machiavel, et sans doute dans le second tome, le génial Michel-Ange.

Que les prudes passent leur chemin, et que les historiens mettent de côté leurs documents archéologiques, car cette évocation de la vie de Jules II joue sur les aspects sombres et les moments inconnus pour dépeindre un pape presque aussi haïssable que Borgia : Jules II aurait assassiné ses deux prédécesseurs, ce serait un pédéraste convaincu, se jouant du serment marital pour épouser l’élu de son cœur. Il aurait retourné Machiavel contre César Borgia, etc. Mais en fin connaisseur de théâtre, Jodorowsky compose sa pièce avec une telle habilité que la violence ou les scènes crues s’harmonisent avec les trahisons de tous ordres pour réaliser une fresque barbare et envoûtante.

Dessinateur du Trône d’Argile, Théo est un italien qui a étudié à Florence. C’est donc avec ses souvenirs qu’il semble insuffler la vie de cette cour papale : les personnages semblent habités et les décors sont grandiloquents. Sans parvenir à se hisser au niveau des couleurs directes de Manara, son travail graphique est néanmoins d’un excellent niveau. Malheureusement, les couleurs trop appuyées donnent parfois un aperçu irréel à l’ensemble. Mais, après tout, ce n’est que du théâtre !

Suite et fin de ce ’sordide’ pontificat en décembre 2010.

(par Charles-Louis Detournay)

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