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Le Pilote à l’Edelweiss T1 - Par Yann et Hugault – Editions Paquet

Par Patrice Gentilhomme le 28 février 2012                      Lien  
Le duo Yann-Hugault s’est reconstitué pour nous entrainer cette fois au dessus des tranchées de 1914-1918. Dans cette épopée où se mêlent guerre, amour et rivalité, les deux auteurs nous livrent un récit dense et palpitant, une façon originale de revisiter les champs de bataille de la Première Guerre mondiale.

Les frères Castillac sont tous deux militaires mais, outre leur caractère bien différent, leur destin s’acharne à les séparer. Henri est un « as » de la fameuse Escadrille des Cigognes. Célibataire et séducteur, il jouit du prestige que lui procure sa grande maitrise du combat aérien. Alphonse, lui, est beaucoup plus introverti, plus discret, il dirige une unité de chars après avoir été victime d’une mystérieuse disgrâce l’ayant conduit à abandonner son ancienne unité : l’aviation.

Valentine (qui donne son titre à ce premier album) a épousé Alphonse après qu’il ait sauvé son jeune frère dans des conditions tragiques. La jeune femme semble de plus en plus tiraillée entre les deux jumeaux, ce qui ne va pas sans compliquer encore un peu plus la complexité de la relation de cette fratrie..

Le Pilote à l'Edelweiss T1 - Par Yann et Hugault – Editions Paquet

L’histoire bascule au moment où Henri croise lors d’un combat aérien un mystérieux pilote allemand aux commandes d’un albatros décoré d’un edelweiss. Pourquoi paraît-il soudain terrorisé face à ce mystérieux adversaire ? Quel mystérieux lien y-a-t-il entre ce changement de comportement et les relations troubles des deux frères avec Valentine ?

Inspirée de faits réels (allusion aux frères jumeaux Navarre), cette histoire à deux têtes nous replonge avec une belle efficacité dans les contradictions humaines et militaires du premier conflit mondial. Secrets de famille, amour et gloire… le cocktail bien que classique est particulièrement réussi et fonctionne admirablement au rythme d’une intrigue que l’on sent parfaitement maîtrisée de bout en bout. Une fois de plus le tandem Yann -Hugault atteint son objectif avec un récit fort, haletant.

Scénariste incontournable depuis de plusieurs années Yann parvient ici à recycler magistralement ce qui avait provoqué le succès public et critique de sa précédente série menée avec Romain Hugault : le Grand Duc. En s’appuyant sur une documentation et une narration dense, il captive le lecteur d’autant plus facilement que le dessinateur, lui-même pilote, s’en donne à cœur joie avec une reconstitution hyper-réaliste et époustouflante des ambiances aériennes.
L’album réussit la synthèse d’un récit psychologique et historique avec une virtuosité graphique qui ne limite pas seulement à de belles images d’aviation.

L’édition Luxe est publiée sous une couverture inédite, superbe !

L’éditeur ne s’y est d’ailleurs pas trompé en réservant à cette nouvelle série une promotion particulièrement choisie. Outre le soin particulier apporté à sa réalisation technique (cartonnage et pellicule de belle facture), ce souci se traduit par des tirages spéciaux : la première édition comporte une couverture métallisée et une édition luxe accompagnée d’une lithographie originale.

Cette nouvelle saga de haut vol aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur, est prévue en trois tomes.

(par Patrice Gentilhomme)

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© Editions Paquet - Romain Hugault et Yann

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8 Messages :
  • Du grand, très grand Art. Un travail précis et rigoureux qui touche à la perfection, à tous les niveaux, dessin, scénario, couleurs. Chaque image est un régal pour les yeux. Les scènes aériennes sont époustouflantes de réalisme, comme dans les albums précédents, joyaux de ma collection.
    Bravissimo à Yann et Hugault !!!

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    • Répondu le 29 février 2012 à  16:55 :

      c’est beau comme les illustrations sur les boîtes de maquette Revell

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      • Répondu le 29 février 2012 à  19:40 :

        Je crois que Hugault en a dessiné quelques unes.

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        • Répondu par Oncle Francois le 1er mars 2012 à  15:04 :

          Rien d’honteux là-dedans, Francis Bergese (Buck Danny) a aussi donné dans le genre, chez Heller je crois. Espèrons que j’aie raison,sinon j’Heller de quoi ? arf arf arf !°)

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  • Le dessin est époustouflant, précis, (hyper)réaliste (rendu des revétements toilés, aérofreins du Sopwith Strutter…). Le scénario est plus élaboré (mystérieux ?) que celui de la série précédente : vivement la suite !

    Les anecdotes authentiques émaillent le récit : suicide du pilote abattu qui ne peut bénéficier de parachute, dépôt d’agent (brusseleer)derrière les lignes, vénération pour des as souvent imbuvables, récupération de trophées d’avions abattus…

    Malheureusement quelques anachronismes sont à relever !
    Trois faits corroborent le cadre temporel de l’histoire : 1917. Le char Schneider CA1 a connu ses premiers combats le 16 avril 1917 à Berry-au-Bac (chemin des Dames). L’Abatros DV fut livré aux unités en mai 1917 et entra en action en juillet. Le Bréguet 14 date du début 1917. Ces observations permettent de situer le début du récit à la fin de l’été 1917.

    Or, à ce moment, l’ecadrille des Cigognes n’utilisait plus les Nieuport 17, moins performants. Elle avait reçu ses premiers Spad VII dès septembre 1916 et, en avril 1917, la conversion sur cet appareil était complète, donc avant le temps du récit. Notons que son nom N3 ne fut changé en SPA3 qu’en octobre 1917 !

    Un autre téléscopage temporel, encore plus évident, concerne le bombardement de Paris par le canon de marine
    « Lange Frederick », nommé erronément « Grosse Bertha » par les Parisiens. Les tirs, d’une distance de 120km, se sont déroulés entre le 23 mars et le 9 août 1918, et non en 1917.

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    • Répondu par Knut le 3 mars 2012 à  09:44 :

      D’accord avec vous pour tous les anachronismes relevés dans la 1ere partie, sauf pour la date de début des tirs de la grosse Bertha, je dirai jeudi 28 mars

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      • Répondu par Philippe Bouillon le 11 mars 2012 à  07:46 :

        J’ai une référence pour le 23 mars 1918, à 8h20...
        On aurait dénombré 15 morts et 36 blessés pour un tir de 25 obus à cette date.

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        • Répondu par Frédéric le 18 avril 2012 à  14:10 :

          Il ne faut pas confondre, à mon avis, BD et livre d’histoire.
          Je me suis régalé à la lecture de premier tome, comme pour la trilogie du "Grand Duc"(une pure merveille).
          Quand je veux un livre d’histoire, je plonge dans les universitaires ou autres historiens.
          C’est vrai qu’on aurait aimé, qu’il n’y ait pas de petits travers historiques, mais n’avez-vous pas pris du bon temps à cette lecture et n’attendez-vous pas le second tome avec impatience ?

          Fred - http://www.picardie-1939-1945.org/

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