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Le Poulpe - Pieuvre à la Pouy - par Francis Mizio et Florence Cestac - 6 Pieds sous Terre

Par Ronan Lancelot le 4 octobre 2004                      Lien  
Il est gluant, visqueux, un rien gland, c'est le meilleur ami des pauvres et des orphelines, c'est le céphalopode humain...

Je n’avais jamais lu de Poulpe. Jusqu’à hier, je considérais que j’avais bien assez de TF1, S.A.S. (contre la CIA, le meilleur) ou M6, pour passer des soirées anémiantes dans mon salon. Je considérais que le mauvais goût et le vulgaire étaient avant tout l’apanage de la droite dans toute sa splendeur, que le populisme et la vacuité snob étaient des valeurs sûres chez ces gens-là. Et puis j’ai découvert le Poulpe. Et je pense que si vous ne deviez en lire qu’un, ce serait celui-là, Pieuvre à la Pouy*.

Démonstration : Sous une couverture aux couleurs criardes, Francis Mizio et Florence Cestac se livrent à un exercice oubapien où se mêlent gaiement improvisation, mise en situation des créateurs par rapport à leur œuvre, retour sur l’invention de la série et apparition du héros « un peu lourdaud, grands bras envahissants dont il ne sait que faire », Gabriel Lecouvreur alias (oui, comme le nom de la série sur M6) Le Poulpe. On y découvre donc dans le désordre la manière dont cet album a vu le jour, les soucis de Pouy - l’inventeur principal du concept dépassé par la médiocrité de ce qu’il a lui-même créé - et une enquête prétexte qui laisse à Florence Cestac la liberté de se faire plaisir en dessinant aussi bien des vaches que des indiens, des intérieurs de bar que des jungles (en folie**) luxuriantes.

C’est pour cela que le Poulpe galope ici justement, parce que la collaboration entre Mizio et Cestac produit quelque chose de manifestement jouissif pour ces deux auteurs. Ils parviennent sans peine à nous embarquer dans un album sans queue ni tête. On est baladé de droite à gauche. Force est de constater que l’on ne sait pas réellement ce que l’on lit ! Mais on n’en a cure. Une adaptation, sûrement pas ? Journal, non plus. « Un grand n’importe quoi », oui !

Mais cela reste fort agréable. Une bande dessinée au rythme narratif tellement chamboulé ne peut que faire du bien. À ranger avec panache entre l’OuBaPo et Télé 7 Jours.

*Je mens. Lisez aussi ceux de Pourquié, Guerse et Witko, ce sont des bons.

** Moi aussi je peux faire des jeux de mots à la Pouy.

(par Ronan Lancelot)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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