Dans le tome précédent, Aristide découvrait que le fameux professeur Esculape, qui l’avait détaché de son siamois, pratiquait un sordide trafique d’organes, dont son propre frère avait fait les frais. Capturé par Esculape, le régulateur ne peut qu’assister impuissant à l’exécution des plans du fourbe médecin. Ce dernier, par l’entremise de son pantin Viktor Anthracks et du soutien du puissant Hadès, est à deux doigts de mettre la main sur la cité de Biapolis et à lancer son plan de méta-régulation. En gros, cela signifierait la fin du règne des agences de régulations humaines aux bénéfices de régulateurs robotisés, tels que 666 IA, une superbe machine de guerre.
Sordide, c’est peut-être l’adjectif qui évoque le mieux cette excellente série créée par Éric Corbeyran et les frères Moreno. Tout semble corrompu, sale et répugnant dans l’univers du Régulateur. On y verrait presque une forme d’avertissement pour notre société, qui pourrait bel et bien ressembler un jour à la terrifiante et suffocante Biapolis.
Aidé par le scénario envoûtant de Corbeyran, le travail d’Éric et Marc Moreno retranscrit parfaitement l’univers souillé que demande la série. Pour les scènes d’action, les deux dessinateurs fournissent aussi à leurs planches un impressionnant sens du mouvement. À noter enfin, leurs talents pour dessiner des femmes aussi belles que fatales et cela dans tous les sens du terme.
Vu son fort potentiel, cette série laisse toutefois un goût amer, provoqué par la lenteur de création des frères Moreno [1]. Une lenteur d’autant plus incompréhensible qu’ils sont deux à travailler dessus. Espérons que pour le tome 5, les créateurs du Régulateur ne prendront pas le risque de tester une nouvelle fois la patience des lecteurs…
(par Olivier Wurlod)
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[1] qui en réalisent aussi les belles couleurs
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