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Le Roi Banal - Par Ozanam & Kyung-Eun - KSTЯ

Par Charles-Louis Detournay le 31 octobre 2009                      Lien  
Solitaire et incompris par sa famille, un petit vieux décide de constituer son propre royaume. Sans le savoir, ce renfermement sur lui-même va lui permettre de retisser des liens avec ses proches. Un pari sur l'imaginaire, l'amour, l'espérance et la tolérance. Une très agréable surprise de la part d'Ozanam, ici merveilleusement servi par le dessin sobre et évocateur de Kyung-Eun.

Un paisible monsieur vieillissant, bien seul dans son pavillon de banlieue, parvient à redonner un peu de couleur à son existence en s’imaginant roi de son propre royaume. Il a pour unique compagnon son chien Bao et pour principal horizon le balcon de l’immeuble où il aperçoit régulièrement une dame de son âge, apparemment aussi solitaire que lui. C’est que ce « roi banal » est aussi un homme malheureux : inconsolable, il vit depuis des années dans le souvenir douloureux de sa chère épouse disparue.

Bien sûr, sa famille lui rend parfois visite : sa fille Florence, murée dans sa raideur, son fils Gilles, un postier gentil mais qu’il n’estime guère, et ses deux petits enfants qui n’aiment que le foot. Mais derrière ses façades, la déclaration de ce pays imaginaire va faire tomber bien des barrières d’incompréhension.

Le Roi Banal - Par Ozanam & Kyung-Eun - KSTЯ
Le pouvoir de l’imaginaire !

Quand on ouvre un album d’Ozanam chez KSTЯ, on appréhende toujours ses récits sombres, pour ne pas dire hermétiques, appuyés souvent par un trait moderne et tranché. C’est donc avec beaucoup de surprise que les premières pages du Roi Banal contrastent avec cette habitude. Rapidement, on se prend au jeu du retraité qui s’accomplit dans son rêve, en définitive pas si éloigné de son beau-fils désirant également croire en lui-même.

Il faut faire abstraction que quelques invraisemblances pour pénétrer dans cette superbe fable moderne, ode à la culture de sa propre personnalité si l’on ne veut pas se faire écraser par un monde moderne qui tourne sans cesse, jusqu’à étouffer et écraser. Les divers protagonistes du récit nous prouvent, par un bel équilibre de dialogues et de monologues, l’importance d’être à l’écoute les autres, de partager ses déboires, même avec un inconnu, de faire confiance à ses proches, et de miser avant tout sur l’amour.

La réussite de cet album tient en grande partie au trait agréable de Kyung-Eun, qui a su sublimer le conte d’Ozanam, pour livrer un récit d’une grande fraîcheur, doublé d’une morale altruiste originale.

Un délicieux contraste, omniprésent !

(par Charles-Louis Detournay)

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Lire les chroniques d’autres albums d’Ozanam : Eclipse, King David et Slender Fungus.

 
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