Quand le jeune Bruno découvre un crâne enseveli dans le jardin de la maison familiale, il ne se doute pas que cette relique, polie par les années, va être le point de départ d’une lourde succession. En face de ce vestige, l’imagination de ce jeune garçon va dériver vers les bords les plus noirs. Dans un paysage de désolation, l’enfant va subir le poids des ancêtres et convoquer des créatures monstrueuses.
Marino Neri, l’auteur de ce livre, fait partie de la jeune génération alternative italienne, telle qu’on peut la découvrir dans les pages de la revue d’avant-garde Canicola. Si la multitude des coups de pinceaux extrêmement relâchés caractérise le dessin de Neri, on peut également souligner qu’il travaille avec une certaine décontraction, en privilégiant l’émotion à la précision du trait.
Véritable cauchemar éveillé, Le Roi des fleuves est un premier album imprégné d’une personnalité de nature peu optimiste. Si le livre est un peu court, Marino Neri démontre en tout cas un réel talent pour dire la solitude de l’enfance et la difficulté d’assumer un héritage familial.
(par Morgan Di Salvia)
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