Ce dernier acte s’avère davantage orienté péripétie et confrontation, laissant de côté une partie de l’ambiance lancinante qui avait caractérisé le premier tome. Ainsi le récit se change en une petite aventure pour retrouver Reihô, pour renouer seulement avec ses questionnements thématiques lors de son final.
En effet, prête à tout pour être enceinte, Tsugaru prend rendez-vous avec l’homme du bidonville pour passer une nuit à ses côtés. Mais surtout, elle orchestre son kidnapping, le ramenant ainsi à la ville, pour l’enchainer à son rôle de reproducteur. Cet événement va évidemment entraîner la décision de Sanada et de ses amies d’aller en ville pour le libérer.
L’infiltration se révèle assez facile : nos héroïnes croisent la route de la fille de la scientifique, qui se pose des questions sur son monde, et toute la troupe finit par se retrouver face à face avec la matriarche de la ville, qui refuse de tout changement de leur mode de vie. Évidemment, il y a le spectre de l’ancien monde patriarcal, mais la jeune génération désire simplement plus de liberté, même pour les hommes.
Conserver le modèle, en échangeant simplement le rôle des sexes, c’est finalement remplacer une aliénation par une autre, et ne constitue pas une évolution de la société. La morale autour de la liberté concluant ce diptyque se révèle simple, mais le charme des personnages, entre sincérité des désirs et finesse des réflexions, opère jusqu’au bout, et fait de ce Siège des Exilées une fable sur la condition humaine, tout simplement.
(par Guillaume Boutet)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Le Siège des Exilées T. 2. Par Akane Torikai. Traduction Gaelle Ruel. Editions Akata. Sortie le 22 avril 2021. 176 pages. 8,75 euros.
Acheter ce livre sur BD Fugue, FNAC, Amazon
Le Siège des Exilées sur ActuaBD :
Lire la chronique du tome 1
En proie au silence sur ActuaBD :
Lire la chronique du tome 1
Lire la chronique des tomes 2 & 3
Lire la chronique des tomes 4 & 5