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Le Sixième Soleil, tome 1 : Tezcatlipoca - Par laurent Moënard & Nicolas Otero - Glénat

Par Charles-Louis Detournay le 31 août 2008                      Lien  
1917, les Allemands tentent de créer un nouveau front entre les USA et le Mexique. Pourtant la mission qu'ils envoient est confrontée à un ennemi inattendu : les dieux aztèques. Servie par un dessin trop nerveux et un scénario plutôt vague, cette nouvelle série ne trouve pas son rythme.

Janvier 1917. Pendant que l’Europe se déchire en boucheries guerrières, le Mexique entame sa huitième année de révolution. Organismes de défense des paysans, comités de soutien aux grands propriétaires terriens, milices pro ou anti-américaines : toutes les sensibilités s’expriment avec violence dans ce pays troublé. Et c’est cet instant que choisit justement l’état-major allemand pour débarquer dans le plus grand secret au Mexique afin de proposer à son président une alliance militaire contre la restitution des territoires annexés par les Américains. Menés par de bas intérêts humains et politiques, les dirigeants des deux pays vont sans le savoir réveiller la lutte millénaire entre Quetzalcoatl, le dieu serpent à plumes, et son ennemi juré Tezcatlipoca...

Le Sixième Soleil, tome 1 : Tezcatlipoca - Par laurent Moënard & Nicolas Otero - Glénat

Dans notre chronique de Blues 46, nous trouvions que le premier scénario de Laurent Moënard, alors associé à Éric Stalner, employait quelques ficelles qui donnaient un sentiment de déjà-vu. Il en est de même pour cette introduction au Sixième soleil : le cadre de la mission allemande qui a largement été évoquée dans le diptyque du Code Zimmermann de Victor Sackville, et Jean-Yves Mitton vient à peine de terminer sa saga aztèque, qu’un autre Quetzalcoatl prend la relève. Malgré tout, on prend plaisir à se re-immerger dans cet épisode mexicain, ayant souvent servi de toile de fond à de grandes séries : le lien entre les révolutionnaires-brigands et leurs racines aztèques est plutôt intéressant, et le point de vue externe de l’allemand projeté dans ce méli-mélo demeure certes un classique, mais sans en enlever son intérêt propre. Une question se pose pourtant : cette série de Vécu ne va-t-elle pas trop lorgner vers la mythologie et les actions des Dieux, ce qui pourrait effrayer le lecteur amateur de récits historiques ?

Le Kaiser souhaite exporter la guerre en amérique.

Le dessin de Nicolas Otero, à qui on doit déjà Amerikkka, ne relève pas beaucoup le niveau : il est très nerveux, voire dur, et même si certaines mises en page osées (voir ci-dessus), ou des cadrages empruntés au cinéma, font preuve d’une intéressante originalité, on aurait apprécié plus de détails dans cette évocation historique, et parfois plus de rondeur dans les scènes violentes.

Après ce premier tome très introductif, on attend les auteurs au tournant. Espérons qu’un dessin plus appliqué viendra soutenir ce scénario pour que l’ensemble puisse réellement décoller, sous peine de mordre la poussière … fut-elle mexicaine !

(par Charles-Louis Detournay)

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