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Le Suédois - Par Christophe Gaultier - Ed. Futuropolis

Par Morgan Di Salvia le 18 mars 2009                      Lien  
Après le western {spaghetti}, le western {ikéa}… Et c’est tout sauf une plaisanterie, Gaultier dégaine {Le Suédois}, une cartouche oppressante et théâtrale : un western terrifiant !

Imaginez un saloon sur une scène de théâtre dont le décor aurait été peint par Léon Spilliaert (influence revendiquée par l’auteur), tel est le Blue Hotel (influence de Chris Isaak non revendiquée, Blue Hotel est le nom du roman de Stephen Crane dont est inspirée cette bande dessinée) où va se dérouler ce western tendu, où l’on s’attend à la fusillade à chaque page. Mais on n’est pas chez Peckinpah, ici, la violence est suggérée, latente, elle vous attend autour d’une table de poker. En croisant les regards carnassiers des autres joueurs, Svante Jønasson, le Suédois qui donne son nom à ce récit, comprend qu’il ne sortira pas vivant de cet hôtel…

Entrée par la gauche, sortie par la droite, Le Suédois emprunte aux codes du théâtre. Les grandes carcasses raides et poisseuses des protagonistes ont tout de fantômes hantant ce Nebraska impitoyable. On avait déjà été soufflé par l’âpreté de Guerres Civiles, précédent opus co-écrit par Morvan et Ricard, Christophe Gaultier va plus loin dans l’horreur avec cette bande dessinée digne d’un épisode de la série Deadwood. Du bleu glacial au rouge sang, Le Suédois élargit encore la palette de ce dessinateur qui connaît décidément les couleurs de l’angoisse.

Le Suédois - Par Christophe Gaultier - Ed. Futuropolis
Le principal décor de l’album "Le Suédois", avant sa mise en couleurs.
© Gaultier - Futuropolis

(par Morgan Di Salvia)

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Futuropolis
 
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10 Messages :
  • Petite précision, pour Mr Gaultier -en toute cordialité : l’auteur de l’article indique que votre personnage, le Suédois, se nomme "Svante Jønasson". Le "Ø", n’est pas une lettre suédoise, mais peut-être votre personnage a une descendance danoise ou norvégienne ? En suédois cette lettre est "Ö". "Jönasson" est toutefois très improbable comme nom, par contre "Jonasson" est assez répandu je crois.

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  • Il a dû être très ému, Blain, en voyant le livre.

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    • Répondu par François Pincemi le 18 mars 2009 à  20:17 :

      Voila ce que c’est, la rançon du succès ! Franquin Jacobs et Moebius ont eu aussi de nombreux admirateurs par le passé ! Le risque afférent à ce genre d’admiration artistique est la lassitude du public.

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    • Répondu le 19 mars 2009 à  09:59 :

      Pas grand’chose à voir avec Blain. La filiation de Gauktier c’est plutôt de Crécy.

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      • Répondu par Jacques le 19 mars 2009 à  10:45 :

        Pas grand’chose à voir avec Blain.

        MOUAHAHAHAH !!! Achetez-vous des yeux mon ami !

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        • Répondu par tom le 19 mars 2009 à  14:12 :

          Je dirai plutot qu’il fait un mix (plutot réussi) de Blain, De Crécy et Blutch.

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          • Répondu le 21 mars 2009 à  09:46 :

            Du "Blain" light, parce qu’il n’a pas la facilité graphique, ni la mise en scène de son idole. "Si j’existe, j’existe, c’est d’être fan" comme le chantait Obispo à propos de Polnareff.

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            • Répondu par Plipo le 21 mars 2009 à  11:58 :

              Gus Bofa aussi aurait bien été content de voir ce que fait Blain...

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              • Répondu par François Pincemi le 22 mars 2009 à  15:14 :

                J’apprécie les hommages aux grands auteurs du passé, lorsqu’ils tiennent sur une page. Les nouveaux auteurs de la BD indé en vogue actuellement ne sont pas des vieillards, ce sont des adultes en milieu de carrière, dans la tranche d’age 40-50 ans si je ne m’abuse.

                Dans la BD comme ailleurs, il convient de se méfier des IMITATIONS !!Je prefère le whisky au Canada Dry, une jolie femme non refaite à un être ambigu à géometrie variable, des cerises cueillies sur mon arbre à un kilo acheté chez un hyper !! Monsieur Gaultier dessine bien, mais son trait et ses couleurs me semblent manquer de personnalité graphique, si vous voyez ce que je veux dire. Ce qui conduit à s’interroger sur le rôle d’un directeur de collection ou éditeur. Il a en général la capacité de communiquer ses impressions à l’auteur bien avant que le travail ne soit terminé : selon les cas, ce sera : "tiens ce crayonné a l’air sympa, tu devrais développer ce style" ou "méfie toi, ton trait ressemble pas mal à celui de Duschmock (nom imaginaire pour ne vexer personne)".

                Il existe une troisième possibilité de guidage éditorial, c’est : "Tiens en ce moment ce style se vend bien, c’est tendance, les Inrocks adorent, le dernier bouquin de cet auteur a cartonné à prés de 50 000 exemplaires, tu devrais t’y mettre".

                Inconcevable chez un excellent éditeur comme Gallimard, mais le nouveau Futuro dépend aussi de Soleil, non ?

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                • Répondu par Gaultier le 22 mars 2009 à  19:12 :

                  Monsieur Pincemi François,

                  Je vous réponds afin que vous ne vous sentiez moins seul.

                  Vous êtes tout à fait dans le vrai, vos théories sont exactes. Je l’avoue, mon seul but est d’être remarqué par les inrocks pour vendre beaucoup d’albums et éventuellement voler la vedette à Christophe Blain. Par contre je me vois obligé de vous dire que vous vous trompez, cette idée ne m’a pas été soufflée par mon éditeur mais par ma mère qui est abonnée à ce magazine. Mon éditeur lui, se contente d’applaudir en riant lorsque j’envoie mes pages.
                  Je suis tout comme vous Monsieur Pincemi, je préfère le Whisky au Canada Dry, les cerises cueillies sur votre arbre et les jolies femmes non-refaites. Pardon de citer vos parfaits exemples mais je manque de personnalité, il est vrai. Au passage, le nom de " Duschmock" est une fantastique trouvaille, je pourrais peut etre vous l’emprunter pour l’une de mes prochaines imitations.

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