Il a accepté sa liaison avec Petrus, un autre de ces êtres libres qu’il recruta comme pompiste. Mais on le retrouve bientôt mort, le crâne défoncé par une lourde pierre. Pour le voisinage, le mobile est évident, c’est le mari cocu qui a fait le coup. Pourtant, sur cette frontière qu’enjambe l’auberge des époux, point de passage entre la France et la Belgique, les va-et-vient sont nombreux et la faune interlope.
Dans un climat à la Simenon, Servais, malgré un dessin sommaire, arrive très bien, dans ce onzième volume de « La Mémoire des Arbres » à restituer le sourd glacis d’une province immobile où chacun se hait et s’épie. L’arrivée dans la région d’une femme aussi provocante, aussi libérée sexuellement que Marilou, suscite des jalousies, sinon des appétits.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.