Ont-ils été inspiré par l’histoire du « Faux Soir », quand, durant la Seconde Guerre mondiale, une poignée de résistants publia et distribua un faux exemplaire du quotidien belge de l’époque, Le Soir, alors sous séquestre et devenu un outil de propagande pour les nazis. ! Distribué au nez et à la barbe de l’occupant, il parodiait le quotidien propagandiste nazi « emboché », donnant le sourire et l’espoir aux Belges. Comparaison n’est pas raison, mais cette action a pour vertu d’être non violente et de donner un point de vue critique sur les thèses défendues par le scientifique du climat.
Le document, labellisé « Dargaud » s’ouvre par un mot d’excuses. Mais très vite, la fibre politique prend le dessus : Jean-Marc Jancovici est qualifié d’ingénieur « incompétent en sciences sociales. » La ligne politique du livre est qualifiée de « tendance libérale et plutôt autoritaire », accusant le scénariste de diriger un Think Tank financé par des « entreprises influentes », de « défendre la cause du nucléaire » et d’utiliser force « approximations », « intox » et « procédés rhétoriques ne permettant pas aux lecteurs de se faire une opinion juste et fondée sur les faits . » En résumé, d’exprimer « de simples opinions politiques avec l’assurance de la vérité scientifique. »
Après tout cela, le faux Dargaud -qui n’a pas peur des contradictions- affirme qu’il ne retirera pas la bande dessinée de la vente car « cette œuvre pousse, à sa façon, son lectorat à l’esprit critique, voire à l’indignation. » Et c’est signé « la Commission environnement de Dargaud ».
Joli canular, mais qui risque bien d’avoir son « effet Streisand » du nom de cette chanteuse et actrice qui, en attaquant en justice un obscur journaliste à propos d’un obscur article la mettant en cause, a fait de celui-ci une vedette des médias. Ou un « effet Vivès » dont les ouvrages pornographiques mis en cause par une pétition et par des associations sont devenus des best-sellers en librairie.
Les éditions Dargaud -qui déclarent vouloir porter plainte- auraient-ils voulu donner encore plus de retentissement à l’ouvrage de Jancovici et Blain qu’ils n’auraient pas fait mieux. Faut-il s’en féliciter ?
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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