Stéphane demande à des amies de poser pour lui. Elles sont, le plus souvent, vêtues d’un simple manteau, entrouvert, laissant ainsi entrevoir leur sensualité. Stéphane filme, et ne se laisse pas dégoûter par les blessures de certains de ces corps : bras tordus ou maigreurs tenaces… Le dessinateur scrute ensuite sur l’écran de sa caméra, les courbes et les formes de ses modèles et les représente sur papier.
Stéphane est hanté par un personnage, fictif et onirique (sa conscience ?) portant un masque à gaz. La présence de cet être étrange qui rappelle ceux aux nez oblongs qui peuplaient le Monde d’Edena de Moebius y apparaît comme un observateur d’appoint, un écho du lecteur. Stéphane Levallois se cherche, essaie d’inventer, d’explorer des genres. C’est une démarche logique : le thème majeur de l’album est l’art, de l’esquisse à la peinture.
Ce long récit de plus de 150 pages est complété par des illustrations. En refermant cet album, on se dit que Stéphane Levallois fait partie de ces auteurs dont on aimerait voir plus souvent les livres en librairie. Cela tombe bien, il embraie sur un récit qui se passera dans l’une des maisons de sa jeunesse…
(par Nicolas Anspach)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.