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Le groupe Egmont Media rachète plusieurs actifs stratégiques de Bonnier

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 12 juin 2007                      Lien  
Troisième éditeur danois, Bonnier contrôle la société de bande dessinée Carlsen, traditionnelle concurrente d’Egmont en Scandinavie. Aujourd’hui, les deux concurrents ne forment plus qu’une seule et même entité.

L’éditeur Aschehoug, propriété du groupe danois Egmont Media Group, et 2éme éditeur du Danemark, vient de racheter la 3ème société d’édition du pays : Bonnier Forlagene. Les deux entités vont fusionner sous le nom de Lindhardt & Ringhof et constituer le deuxième groupe d’édition danois après Gyldendal. L’année dernière, ces deux éditeurs avaient publié près de 1.000 titres et vendu 8 millions d’exemplaires pour 92 millions d’euros. En Norvège, ce rapprochement a pour effet de provoquer la fusion de Cappelen et de Damm, une nouvelle entité (1.200 titres publiés en 2006, pour un chiffre d’affaire de 187,5 millions d’euros) contrôlée à 50% entre Egmont et Bonnier.

Cela concerne-t-il la bande dessinée ? Bien entendu. Le groupe Bonnier était traditionnellement le concurrent de Egmont en Scandinavie, Egmont publiant Astérix, la filiale de Bonnier Carlsen publiant Tintin (mais aussi Harry Potter). En dehors de ces deux gros labels, il y avait peu d’accès pour la BD dans ces contrées. Que se passera-t-t’il si en Allemagne, ces deux groupes venaient également à fusionner leurs activités ? Là, Carlsen (leader en librairie) fait face à Ehapa (leader dans les kiosques et sur le marché des mangas), également filiale de Egmont Media Group. Si ces deux entités fusionnaient, elles contrôleraient pas loin de 80% de la bande dessinée outre-Rhin. Une situation de quasi monopole.

La nouvelle entité danoise garantit néanmoins, selon ses patrons, la convivialité de chacun des départements et filiales et compte sur leur expertise pour mieux défendre les auteurs. « Cette initiative est une réponse à la concentration croissante de la librairie de plus en plus constituée de très grosses enseignes, constate Anette Wad, la nouvelle directrice de Lindhardt & Ringhof. Le travail avec les auteurs a toujours été le cœur de notre métier. Mais aujourd’hui, l’accès de l’auteur au marché dépend de plus en plus de la puissance de son éditeur. C’est elle qui permet de donner à ses œuvres une visibilité plus grande, qui permet aussi aux maisons d’édition de se renouveler dans tous les secteurs et de dénicher des nouveaux lecteurs... » Des propos qui pourraient être aussi bien tenus par Média-Participations, souvent accusée de gigantisme.

Si le groupe Bonnier a pu naguère développer une activité en France en rachetant en 1989 les éditions Lug, rebaptisées Sémic, le Danois avait fini par lâcher prise en cédant son activité aux éditions de Tournon. Quant à Egmont, qui fut un temps actionnaire des éditions Dargaud, mais aussi associé un court laps de temps à Tournon, il ne semble pas avoir jusqu’à présent d’ambition de développement en France. Sans doute aussi parce que les acteurs en place (Média-Participations, Glénat, Soleil, Bamboo, Casterman, Delcourt…) sont particulièrement actifs et puissants.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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En médaillon, Anette Wad, la nouvelle directrice de Lindhardt & Ringhof. Photo : DR

 
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