Dans cet album dont le maître-mot est la mise en abyme, on suit un collectif de jeunes dessinateurs qui animent avec ferveur un fanzine appelé Blackbird. Assez rapidement, des dissensions vont apparaître entre les différents membres du projet. Face à la tentation de publier ailleurs et aux difficultés liées à l’apparition d’une loi interdisant l’autoédition, les uns et les autres vont réagir de manière très différente...
D’abord paru sous la forme d’un petit fanzine, Blackbird devient ces jours-ci un (très beau) livre, édité avec soin et raffinement par l’Employé du Moi. Vu le sujet de l’ouvrage, c’est un pied de nez que de reprendre le fanzine en album. Car Pierre Maurel utilise la fiction pour s’emparer de l’antagonisme entre l’édition artisanale et l’édition industrielle. Servi par un scénario malin et un dessin efficace, Blackbird témoigne avec pertinence de la vivacité du fanzinat.
Un brin désabusé malgré sa fin ouverte, l’album de Maurel développe une contre-utopie pessimiste à la manière du Fahrenheit 451 de Ray Bradbury.
Hymne à la petite édition qui résonne comme un manifeste politique, Blackbird est un des livres marquants parus ce semestre.
(par Morgan Di Salvia)
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Blackbird – Par Pierre Maurel – L’Employé du Moi
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