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Le marché de la BD en France : 43,3 millions d’albums vendus en 2004 (+13,3%) selon GFK

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 23 janvier 2005                      Lien  
Plus fiable que les calculs de Gilles Ratier de l'ACBD qui ne s'intéressent qu'à la production des ouvrages, cette enquête de la société d'enquête marketing GFK s'intéresse, elle, aux chiffres réels du marché, à partir d'outils statistiques axés notamment sur les points de vente. Elle laisse ressortir une augmentation très importante du chiffre d'affaires de la BD en France (un livre sur 8 vendu en France est une BD) et une part de marché des mangas qui est désormais de l'ordre de 25%.

« Avec 43,3 millions de livres vendus en 2004 (en augmentation de 13,8% par rapport à 2003), dit le communiqué de GFK, la Bande Dessinée affiche une santé exceptionnelle et confirme son rôle moteur au sein de l’édition française : en 2004, la bande dessinée représente plus d’un livre sur 8 vendu en France (13,3% du volume des ventes de livres)  » C’est un chiffre considérable, encore en croissance pour la neuvième année consécutive.

Média-Participations et Glénat règnent en maîtres

Le marché de la BD en France : 43,3 millions d'albums vendus en 2004 (+13,3%) selon GFKDans les 25 meilleures ventes de 2004 qui ont fait plus de 100.000 exemplaires de vente, Titeuf se taille la part du lion en occupant 6 titres dans ce Top 25. Le reste est squatté par les grands classiques de plus de vingt ans : Lucky Luke (2ème place), XIII (4ème place), Blake et Mortimer (5ème place), Largo Winch (6ème place), Tintin (8ème place), Astérix (18ème place), Thorgal (9ème place). En outsiders, Joe Bar Team (3ème place), Lanfeust de Troy (7ème place), Cédric (21ème place).
Média-Participations (Dargaud, Lombard, Dupuis...) aligne 10 des 25 best-sellers de l’année, Glénat vient juste derrière avec 9 titres, laissant loin derrière ses concurrents Soleil (2 titres) et Casterman (2 titres).

Les mangas amplifient leur percée

Mais c’est le score des mangas qui est encore le plus étonnant. La progression s’accentue cette année avec une croissance de 39% en volume et 46% en valeur, atteignant en 2004 10,7 millions de volume et 72,4 millions de Chiffre d’affaires soit 25% d’un chiffre d’affaires total du marché évalué à env. 290 millions d’euros. Les séries Gunnm, Last Order (Glénat) et Naruto (Kana) en sont les best-sellers dans un marché dominé essentiellement par Kana (groupe Dargaud), 10 séries concentrant 40% des ventes. GFK constate une grande marge de progression potentielle pour les années à venir, soulignant que la segmentation de l’offre, notamment les mangas pour filles qui progressent de près de 53% en 2004, devrait y contribuer.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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En médaillon : L’incontestable star de l’année, Titeuf de Zep, sacré Grand Prix à Angoulême cette année. (c) Glénat.

 
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5 Messages :
  • Cher Didier
    pourquoi comparer ce qui n’est pas comparable ? Est-ce uniquement pour dénigrer le rapport annuel, que j’établis annuellement pour le compte de l’ACBD ? Ce travail, dont le sérieux et la compétence sont reconnus comme tels par l’ensemble de la profession, est un bilan de l’année écoulée avec des chiffres totalement fiables de la production BD(je peux fournir les listes et le détail à qui le souhaite à n’importe quel moment)mais n’est, en aucun cas, un bilan des ventes (je n’ai d’ailleurs pas les moyens pour le faire). Quand tu dis que l’enquête de GFK est "plus fiable que les calculs de Gilles Ratier de l’ACBD" tu est donc à côté de la plaque ! Je me demande d’ailleurs ce qu’ont certains professionnels contre ce rapport qui est établi en toute bonne foi et sans arrière pensée ou manoeuvre éditoriale (Henri Filippini, lui aussi, l’attaque, encore plus maladroitement je te l’accorde, dans un courrier paru dans le dernier n° de Bo Doï, sans aucun fondement d’ailleurs). Je te sais toi aussi de bonne foi et tu m’as prouvé plusieurs fois ton amitié mais je commence à en avoir marre de ces attaques stériles qui ne font guère avancer le schmilblick. Moralité, la prochaine fois, fais attention aux mots que tu emploies, tu peux sans le faire exprés vexer les gens que tu cites. Mais ne t’en fais pas, je ne t’en veux pas trop !
    Avec toutes mon amitié
    Gilles Ratier

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    • Répondu par Didier Pasamonik le 23 janvier 2005 à  23:01 :

      Cher Gilles,

      D’abord, ton rapport n’est pas un bilan. C’est un décompte. Il constitue un travail considérable et utile, fait avec minutie et sérieux, là n’est pas la question. En revanche, il est dérangeant que la plupart des médias spécialisés en BD le relayent sans aucun esprit critique, considérant que les chiffres produits reflètent le « marché de la BD ». Loin de vouloir dénigrer ton travail, nous considérons que ce n’est pas le cas. Il restitue seulement le nombre des albums produits par catégorie et par éditeur. C’est déjà beaucoup. Mais ce n’est pas fiable si on veut une vision objective du marché.

      GFK est une société d’étude de marché. Son enquête est payée tout au long de l’année par les professionnels du secteur qu’ils soient éditeurs, professionnels de la librairie ou institutionnels comme par exemple le Syndicat Nationale de l’Edition. En outre, Ce groupe, largement reconnu, se classe au 5ème rang mondial et au 4ème rang européen des instituts d’études marketing. Il a réalisé un chiffre d’affaires total de 595 millions d’euros en 2003. Il compte plus de 120 filiales et sociétés associées réparties sur plus de 50 pays. Son effectif total est de 5 200 employés, Alors oui, excuse-nous, nous les considérons comme fiables.

      Ta réaction nous inquiète parce qu’elle signifie que, désormais, il n’est plus possible d’exercer AUCUNE critique sur ton travail. Il a en pourtant bien besoin, parfois, si l’on veut qu’il aboutisse à nous donner à tous une vision objective du métier. Notre critique ne tient pas à dénigrer qui que ce soit, et nos lecteurs ont pu apprécier par ailleurs que nous étions capables de monter au créneau pour te défendre quand tu étais injustement attaqué.

      C’est comme cette lettre d’Henri Fillipini à BoDoï qui ne t’a pas fait plaisir. Je me suis donné la peine d’aller la lire. Henri n’est pas déplaisant à ton encontre. Il critique seulement le bulletin de victoire que constitue ton rapport, cette idée que la BD va bien, de mieux en mieux, pour signaler –et c’est son point de vue- que l’arbre du succès cache la forêt des auteurs qui ont du mal à nouer les deux bouts alors que les éditeurs s’empressent de publier des BD étrangères à moindre coût, par facilité et par attrait du profit. Moi, cette remarque, elle m’interpelle, elle me donne à réfléchir.

      Le problème de ton attitude de refus de toute critique, Gilles, c’est que ce sujet sensible venant de la part d’un historien de la BD et un éditeur qui a joué un rôle important dans l’édition de la BD dans ce pays, ce thème qui devrait pourtant susciter un débat, soit considéré comme de la basse politique.

      Nous lisons sur les forums : « ActuaBD fait de la polémique » parce que l’on relaye les réactions d’Etienne Robial (une déclaration à l’Agence France Presse, pourtant) à propos de Futuropolis. Ainsi donc, relayer l’information, émettre son opinion, défendre un point de vue critique, ne pas prendre pour argent comptant ce qu’on nous offre, c’est de la polémique ? Je t’en conjure, Gilles, ne te rabaisse pas au niveau de ces forums. Tu vaux mieux que cela.

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      • Répondu par Laurent Turpin le 24 janvier 2005 à  11:17 :

        Cher Didier,

        Je ne suis pas sur que les chiffres d’une officine "marketing", dont on ne connait pas le client concernant l’étude que tu cites (cela peut être un paramètre non négligeable)et qui travaillle sans doute par échantillonnage, puissent être considérés comme plus fiables que le travail d’une personne, reconnue comme experte dans le métier, qui, pour constituer son rapport, interroge l’ensemble des acteurs du secteurs et notamments les éditeurs, un par un !

        D’ailleurs, parlons fiabilité, puisque tu reproches aux médias de ne pas effectuer un travail critique à l’égard du travail de Gilles Ratier (je crois surtout que tu leur reproches de ne pas abonder dans ton sens !) : comment expliquer (et personne ne l’a relevé, toi y compris) que cette étude GfK avance le nombre de 43.3 millions d’albums vendus en France en 2004 là où le Groupe BD du Syndicat National de l’Edition n’en annonce "que" 31.8 millions dans sa lettre annuelle. Le même groupe BD du SNE avance un taux de croissance de 6.7% pour le marché de la BD, à comparer aux plus de 13% de cette fameuse étude dont tout le monde parle mais que visiblement personne n’a lu ! Qui a raison ? Travaille-t-on sur des chiffres faux depuis des années ? L’étude GFK intègre-elle les retours ? Si non, celle ci nous donne un indicateur très intéressant. Si oui, comment expliquer une différence aussi importante ? Trop d’interrogations en suspens qui méritent d’être levées avant de pouvoir tirer, je pense, les leçons de la situation.

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        • Répondu par Didier Pasamonik le 26 janvier 2005 à  08:03 :

          Cher Laurent,

          Quittons un moment ce ton polémique pour aller à l’essentiel.

          Je ne critique pas le travail de Gilles. Je le recadre. Il fait un état de la production, ce qui est des indicateurs du marché. On ne saurait en tirer une analyse tendancielle fiable. Je suis un peu gêné par une communication globale sur « le marché de la BD » basée sur ces seuls chiffres relayée par l’ACBD. C’est pourquoi, dans L’ANNEE DE LA BD (qui vient de sortir en kiosque, messieurs-dames), où Gilles Ratier s’exprime de façon mesurée, il était utile de contrebalancer son point de vue avec celui de Fabrice Piault, journaliste à Livres Hebdo qui a une bonne vision de la place de la BD dans le secteur du livre sur une période de plusieurs années.

          Ancien éditeur, j’ai souvent été amené à manier les outils de marketing. Aussi, suis-je choqué quand tu parle d’ « officine » pour GFK. Les deux questions suivantes montrent que ton analyse n’est pas allé très loin.

          D’abord parce que ce ne sont pas les chiffres du SNE que tu cites. Comment cela pourrait-il être vu que les éditeurs français viennent de recevoir seulement maintenant (dans une lettre datée du 14 janvier) le formulaire à remplir pour l’enquête sur le chiffre d’affaires de 2005.

          Ces chiffres sont en fait communiqués par la cellule BD du SNE et sont le résultat d’une enquête… Ipsos, tiens une autre « officine ». Là aussi, on communique sans donner la source. Quant à l’étude GFK, elle n’est pas parvenue jusqu’à toi peut-être mais en ce qui me concerne, je l’ai obtenue directement de cet organisme.

          Quand on connaît le fonctionnement de ces "officines" on sait qu’elles opèrent sur les ventes réelles, à la sortie des caisses. Ce sont donc bien des ventes nettes. Les retours n’entrent donc pas en ligne de compte. Mauvaise pioche, donc.

          Alors cette question que tu me poses (pourquoi ne te l’es-tu pas posée plus tôt, en publiant l’article de Ratier sur BDZoom ?), mon article a donc du bon) : comment expliquer la différence entre les chiffres Ipsos et les chiffres GFK, deux sociétés qui font pourtant le même métier ? Bonne question. Actua BD y répondra d’ici quelques jours, car nous avons mené notre petite enquête…

          Bien à toi,

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  • Article interressant, mais la marge de progression attendue par l’institut GFK sera-t-elle au rendez vous ?
    Je me permets d’en douter, du moins à moyen terme. En effet, si le nombre de point de vente de BD augmente, leur taille parait stable( une étude interessante à faire serait de savoir de combien de m² à augmenter la presentation de BD sur le territoire). Le problème de la place se pose, et avec lui celui de la pérénnité des albums qui sortent actuellement. Le lectorat n’a pas une bourse extensible, l’achat de nouvelles séries est souvent mis de côté pour se concentrer sur une valeur sûr : les séries en cours.De plus ,mis à part le manga, le gain d’un lectorat plus important n’est peut être pas acquis(là aussi une étude pourrait être menée sur le sujet).
    On peut craindre une stagnation du chiffre d’affaire dans les années à venir.....
    La solution serait de faire une passerelle entre le manga et le franco-belge, et bon nombre d’auteurs en parlent : le fonctionnement en studio. Cela permettrais d’accélerer la parution, jusqu’à un rythme qui serait celui des mangas, auquel est habitué ce lectorat. Le tentative avec "la compagnie des glaces" est interessante ,mais raté : Graphisme trop pauvre, format et pagination trop franco-belge. Un petit format noir et blanc, avec un plus gros travail sur le dessin(retiré la couleur permettrait de se focaliser sur cette partie du travail) et un découpage plus dynamique aurait touché un plus large publique et correspondrait à l’esprit feuilleton de ce type de scénario.La vrai révolution serait de changer le format et les méthodes de travail pour gagner ce nouveau lectorat.
    Bref, l’avenir est incertain, comme le passé nous l’a déjà montré.

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