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Le monde de Franquin s’expose à Bruxelles

Par Erik Kempinaire le 26 octobre 2006                      Lien  
Dans le cadre prestigieux de l'Autoworld, l'exposition Le monde de Franquin s'installe sur près de 1800 m², présente plus de 250 documents et de nombreux objets créés pour l'occasion.

Après son succès à Paris en 2004 à la Cité des Sciences, une nouvelle version de l’exposition consacrée à André Franquin débarque à Bruxelles dès ce 27 octobre 2006 et sera visible jusqu’au 15 avril 2007. Cette version remasterisée propose une mise en scène redynamisée, quarante dessins originaux de plus et surtout, en exclusivité mondiale, la turbotraction 2 !

Le but de l’événement reste quant à lui inchangé : présenter l’oeuvre d’un grand auteur dont le but était de faire rire toutes les générations, ceci pouvant s’accompagner d’une certaine dénonciation de la mesquinerie humaine.

Six thématiques composent l’exposition. La première met en évidence les débuts de l’auteur et les grandes dates de son parcours créatif ; ensuite un espace est réservé à la naissance de Gaston et la vie à la rédaction de Spirou. Les plus jeunes d’entre nous pourront y admirer le bureau du gaffeur orné de pas mal d’objets incongrus nés de son imagination fertile. Un emplacement est également réservé pour mettre en évidence le talent de dessinateur animalier de Franquin ainsi qu’une évocation de la tendresse dans son oeuvre. Le visiteur admirera une vieille Fiat 509, qui servit de véhicule à Gaston ; tout près, un mur est consacré aux oeuvres plus politiques de l’auteur qui annoncent ses travaux de la maturité.

Pénétrons ensuite dans l’Atelier magique où huit meubles présentent une multitude de dessins qui, pour la plupart sont inconnus du grand public. On perçoit ici le génie créatif du maître à travers ses dessins de monstres, ses caricatures, ses miniatures, ses doodles, quelques model sheets pour le dessin animé des Tifous, une sélection de ses meilleures couvertures pour les recueils du journal Spirou, des dessins pour des animations dans le même journal ainsi que ces titres pour le Trombone Illustré. Certainement la salle qui plaira le plus aux amateurs de dessin pur !

Suivant la chronologie des créations franquiniennes, sont ensuite exposées des planches de ses Idées Noires, où l’on peut ressentir un certain malaise face à l’actualité toujours présente des thèmes exploités. Au centre de la pièce est exposée la célèbre planète labyrinthe.

Nous entrons ensuite sous les frondaisons de la forêt palombienne pour y rencontrer le Marsupilami et sa petite famille en leur nid. Cet animal mythique est aussi le seul a avoir été repris dans une bible scientifique grâce aux travaux du professeur Quintart, éminent chercheur belge ! Un tableau nous montre le fruit de ses recherches.

Le dernier espace est réservé aux machines, inventions diverses qui parsèment l’oeuvre du dessinateur bruxellois. On peut y admirer, entre autre, le fantacoptère, la zorglumobile et deux modèles de turbotraction !

Une exposition remarquable consacrée à un auteur dont la modestie était proportionnée au talent, un créateur hors pair qui a évolué toute sa vie durant.

(par Erik Kempinaire)

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3 Messages :
  • > Le monde de Franquin s’expose à Bruxelles
    26 octobre 2006 11:19, par Aglaé

    Je n’ai pas vu l’exposition de Bruxelles mais j’avais vu celle de Paris ce qui me donne envie de tempérer fortement l’enthousiasme béat qui semble prévaloir autour de cet événement.

    Hugues Dayez s’est quand même permis, ce matin, sur les ondes de la RTBF, d’apporter quelques nuances et de regretter, qu’en dépit de son caractère "coloré", l’exposition manque singulièrement de mise en perspective : rien sur l’architecture moderniste et l’esthétique 58, rien sur son implication au sein du journal "Spirou" .. et j’ajouterais rien non plus sur son passif dans le dessin animé et sur ces influences américaines, sur ses liens avec Jijé, Peyo, Morris.. L’élément le plus positif étant, toujours selon Dayez, cette salle comprenant toute une série de dessins originaux. Ceci faisait déjà, d’ailleurs, le principal intérêt de l’expo parisienne. Les essais de couvertures miniatures notamment étaient particulièrement jubilatoires.

    Au passage, on constate que "Modeste et Pompon" sont sous-représentés dans l’expo. Alors, je vais être un peu médisante. L’explication est-elle que les droits de "M et P" n’appartiennent pas à Marsu Production et que, dès lors, il n’y a pas grand intérêt à les mettre en lumière ici sachant que la maison monégasque de Monsieur Moyersoen ne poura en retirer la moindre retombée financière ?

    Alors oui d’accord, on peut s’émouvoir d’enfin pouvoir admirer la Turbotraction en 3D. Mais que penser du Radar le robot en bois peint, du nid des Marsupilami surmonté de camoufelage militaire pour faire fôret palombienne, des gadjets peu resemblants sur le bureau de Gaston... (j’ai d’ailleurs beaucoup de mal à comprendre ce fantasme du passage à la troisième dimension qui semble animer le monde de la bande dessinée. Il n’y a rien à faire : tout ces objets "vivent" autrement mieux dans les cases que ceux inertes qui sont donnés à voir dans cette expo)

    Alors, j’entends d’ici les remarques fuser :
    - Franquin détestait que l’on intellectualise son oeuvre et n’avait d’autre but que de distraire ses lecteurs...
    Oui, sauf que si Franquin demeure aujourd’hui un des artistes francophones majeures de la seconde moitié du Vingtième siècle (je pèse mes mots), c’est précisément parce que ses créations dépassiaent, ne lui en déplaise, le simple stade du divertissement. Que si son oeuvre était effectivement hilarante (ce qui n’est pas donné au premier amuseur venu) elle était aussi d’une prodigieuse intelligence. Et d’autre part, si Franquin en interview avouait ne pas prendre son travail très au sérieux, il était d’une incroyable exigeance par rapport à ses créations. Et c’est un peu de cette exigeance-là qu’on aurait souhaité de la part des concepteurs de l’expo.

    - c’est une expo grand public :
    Vouloir toucher un public très large ne signifie pas qu’il faut le regarder avec condescendance. Franquin n’a jamais sombré dans la facilité et s’il souhaitait s’adresser au plus grand nombre : lui, a toujours veillé à considérer ses lecteurs comme des individus intelligents.

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    • Répondu par Pacôme le 3 novembre 2006 à  09:24 :

      Je suis dubitatif devant le procès d’intention d’Aglaé

      Aglaé aurait pu également se poser la question suivante :

      Si M. Moyersoen n’aurait pas organisé et financé (à perte) l’organisation des deux expositions Franquin qui l’aurait fait ? Les éditions Dupuis ? Le gouvernement Belge ? Angoulème ? ...

      Que Marsu Productions espère un retour sur investissement me parait bien légitime, on n’est pas en présence d’une institution caritative.

      Au lieu de chercher la petite bête il faudrait peut-être mieux profiter de cette exposition qui à mon avis ne risque pas de se reproduire avant un certain temps (voire ne plus se reproduire du tout)

      Hergé va avoir son musée permanent, à mon grand regret je ne pense pas que Franquin aura droit à la même reconnaissance

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  • > Le monde de Franquin s’expose à Bruxelles
    7 novembre 2006 16:35, par Bertrand

    Pour avoir également visité l’exposition parisienne, je me joins aux réserves formulées plus haut. Effectivement la modeste salle présentant les originaux et essais de couvertures est, de loin, bien supérieure en intérêt à l’ensemble du reste de l’expo.

    Et, quoiqu’on en dise sur les motivations de l’organisateur, on en sort plus avec l’impression d’avoir visité une exposition sur le matériel de Marsu Productions, que sur l’immense auteur qu’était Franquin.

    En comparaison, l’exposition Blake et Mortimer, sensiblement moins riche que l’expo Franquin, mettait nettement plus en valeur le travail et la démarche créatrice de Jacobs, par exemple.

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