On connaît Vincent Parronaud alias Winshluss, Prix du meilleur album à Angoulême pour Pinocchio en 2009, le créateur (avec Cizo) de [Monsieur Ferraille->art9035) et coréalisateur du film Persepolis avec Marjane Satrapi. Le Musée des Arts décoratifs de Paris lui offre ses cimaises et ses vitrines.
Né en 1970, ce dessinateur impénitent, graphiste émérite, sculpteur, musicien et plasticien doué, est l’une des incarnations les plus réussies d’une génération d’artistes qui, depuis les années 2000, a désenclavé la bande dessinée de sa gangue livresque pour l’exprimer dans des happenings, des films et toutes les formes de support graphique.
On se souvient notamment de ses contributions aux événements Ferraille où, avec Felder et Cizo, ils ont "décoiffé" plus d’un festival à Angoulême (FIBD), à Saint-Ouen (Formula Bula) ou à Gourette (Vertigo).
La caractéristique de cette génération, c’est que, à l’instar des Swarte, Floc’h & rivière, Yves Chaland et Bazooka qui la précèdent, elle déconstruit les codes de la culture de son temps.
Mais chez Winshluss, qui se revendique d’une culture populaire, celle que l’on a "au fond du crâne", cela évoque les Playmobil, les Big Jim, les Blek le Roc, les Rahan, les Scoubidou et les Albator de son enfance ou même titre que L’ïle au Trésor de Stevenson ou le Pinocchio de Collodi.
Ce sont les ingrédients de sa potion magique avec "pour le goût", un brin de révolte contre le système-même de la communication qui est, selon l’artiste, "la maladie de notre époque" : " C’est une plaie pour moi. Quand j’ai travaillé sur l’exposition « Le supermarché Ferraille », le public y a vu une caricature de la société de consommation. Évidemment, c’était cela mais il y avait autre chose que j’avais essayé de soulever. Je ne me plaçais pas juste en spectateur comme celui qui a tout compris. Je ne suis pas innocent, j’ai été perverti par la société. Enfant, j’avais un grand plaisir à aller dans un supermarché, je trouvais les rayonnages colorés d’une grande beauté et je pensais qu’il suffisait de prendre les produits et de les mettre dans le caddie ! C’est plus tard que j’ai compris qu’il fallait les payer…"
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Winshluss. Un monde merveilleux
Du 17 avril 2013 au 10 novembre 2013
Plus d’infos sur Le Site du Musée des Arts décoratifs
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