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Le pavé du Grand Duduche

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 25 novembre 2008                      Lien  
Sous les pavés, la BD ! 3,4 kg, 640 pages dont plus de 200 inédites, tel est le pavé que lance Vents d’Ouest en cette fin d’année dans la mare des librairies. L’intégrale du Grand Duduche créé par Cabu en 1963 pour Pilote sous l’impulsion de René Goscinny ressort le 3 décembre prochain. Une leçon de dessin autant qu’un document sociologique.

C’était en 1962. Hara Kiri venait d’essuyer l’une de ses premières interdiction de paraître et, comme il fallait bien bouffer, Gébé, Reiser et Cabu étaient allé voir Goscinny, directeur d’une revue que Georges Dargaud venait de racheter pour un franc symbolique : Pilote. L’auteur d’Astérix confie au jeune Cabu l’illustration de sa Potachologie, une série de textes évoquant les années lycée, sorte de pendant ado du Petit Nicolas. Le trait croquis de Cabu convient parfaitement à cette galerie de personnages lymphatiques et chevelus. Sentant l’effet générationnel, Goscinny le pousse a faire sortir du rang un grand blond qui végète au fond de la classe. Ce sera le Grand Duduche.

Le proviseur vieille France, habillé d’un nœud papillon, d’un complet-veston et d’une mine sévère , profs d’un autre âge, le cantinier beauf et surtout la blonde jeune fille (du proviseur) aux robes à fleur sont l’univers de cette grande perche qui a grandi trop vite. Fleur bleue, amoureux, écologiste, pacifiste, démocrate quoique légèrement libertaire, il est l’incarnation de la jeunesse d’après-guerre qui s’émancipera avec le Rock ‘n Roll, le mouvement hippie et oui, l’amour !

Entre-temps, le Grand Duduche est revenu au bercail avec Reiser, Gébé et Cabu qui est toujours directeur artistique de Charlie Hebdo. La grande bringue porte des Converse, a un peu perdu sa candeur, mais pas la vigueur de son propos, grâce à un Cabu que l’on retrouve avec plaisir chaque semaine dans Le Canard enchaîné et dans Charlie Hebdo.

Dans le même mouvement patrimonial qui le poussa à rééditer les œuvres de Reiser, Glénat, sous le label Vents d’Ouest, réunit pour la première fois l’intégrale des aventures du Grand Duduche dans un fort volume de 640 pages en noir et blanc et en couleurs. Un incontournable.

Le pavé du Grand Duduche
Le Grand Duduche de Cabu
Ed. Vents d’Ouest

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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3 Messages :
  • Le pavé du Grand Duduche
    26 novembre 2008 01:51, par Alex

    Cabu a fait beaucoup de mal aux gens comme moi, nés dans les années 60, qui ont grandis un peu trop vite, myopes et aux cheveux longs. Combien de fois ne m’a-t-on traîté de "Grand Duduche" ! Merci Mr Cabu, mais non merci... je vous tiens personnellement responsable du fait que je sois un minable1

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  • Le pavé du Grand Duduche
    3 décembre 2008 00:11, par Michel Lebailly

    Cabu dédicace son intégrale Grand Duduche le jeudi 11 décembre à partir de 18 h à la Librairie Goscinny (5bis rue René Goscinny Paris 13) et inaugure par la même occasion une expo "Hommage au Grand Duduche" qui s’y tiendra jusqu’au 10 janvier. Avec des dizaines de dessins originaux exceptionnels !

    Voir en ligne : Expo Cabu Hommage au Grand Duduche

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  • Le pavé du Grand Duduche
    12 décembre 2008 01:52, par Mutin

    Je suis assez surpris que Vents d’ouest appelle cela une intégrale, puisque dès l’avertissement liminaire, on nous dit que quelques planches des albums précédents n’ont pas été reprises.

    D’autre part, il y a peu de planches en couleurs : moins de cent sur un total de plus de 600. Alors que si l’on compte toutes les planches en couleurs des albums originaux, on en trouve environ 150. Et bien davantage si l’on se reporte aux planches telles qu’elles sont parues dans la presse.

    Il est normal qu’une planche initialement parue en noir et blanc soit reproduite ainsi. Mais éditer en noir et blanc une planche initialement parue en couleurs, cela produit un effet désastreux.

    L’éditeur a-t-il voulu faire des économies ? Pourtant la couleur coûte moins cher aujourd’hui qu’il y a 20 ans. Et si l’on est prêt à lâcher 49 euros pour une intégrale, on peut bien mettre quelques euros de plus pour avoir les planches telles qu’elles ont été conçues.

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