Le réseau Canal BD est un groupement de quelque 109 librairies indépendantes créées par l’ALBD (Association des Libraires de Bande Dessinée), ouvert à l’ASLBD (Suisse) et situées en France (y compris les Dom/Tom), en Belgique, en Suisse, au Québec, en Italie, et même en Chine !
Ce groupement mutualise une partie de sa communication en éditant un magazine bimestriel gratuit d’information sur la BD, Canal BD Magazine, Certains libraires, comme les librairies Album, publient le même contenu avec une couverture spécifique à leur enseigne. Le groupement produit aussi des « goodies » comme des coffrets, des tirages de luxe, des objets, des affiches, ou des hors-texte dédiés à ce réseau. Ses libraires élisent chaque année un « Prix des libraires » parrainé par la Caisse d’Ēpargne et remis à la cérémonie des prix d’Angoulême.
Canal BD Magazine vient de se doter d’un petit frère : Canal BD manga mag’. Comme lui, il est bimestriel. Il se destine à recenser toutes les nouveautés marquantes dans le secteur de la production asiatique. En raison de la cible des lecteurs de manga, c’est-à-dire les adolescents, le magazine aura un ton légèrement différent de celui de son « grand frère ».
Le réseau rattrape là son retard : bon nombre de librairies spécialisées s’étaient laisser déborder par le « phénomène manga ». De plus, la croissance de la production rendait nécessaires des outils pour structurer une offre dans laquelle même les Otakus commençaient à y perdre leur japonais… Entre les mangas, les manwhas (BD coréenne) et les manhuas (BD chinoise), les librairies « spécialisées » ne pouvaient plus faire œuvre de spécialiste du tout. C’est pourquoi le groupement a fait appel à Sébastien Langevin, le co-rédacteur-en-chef de feu Le Virus Manga pour coordonner un organe adapté.
Mais ce dernier prévient : « Même si l’envie de faire mieux découvrir et comprendre ces bandes dessinées demeure la même, les deux parutions sont très différentes. Le virus manga était un magazine vendu en kiosque qui consacrait plus de 80 pages à toutes les BD japonaises. Dans Canal BD manga mag’, nous n’avons pour l’instant que 24 pages, mais pour parler exclusivement des titres pour adolescents, les shôjô et shônen mangas. Il y a beaucoup moins d’articles généraux et l’accent est vraiment mis sur les nouveautés les plus intéressantes. »
Le marché des mangas peut-il encore évoluer ? La question est vaste, mais notre spécialiste y va quand même de son pronostic : « Après une augmentation constante pendant 5 ans, le nombre de traductions tend à se stabiliser depuis quelques mois. Le nombre de sorties semble avoir atteint un maximum. La question maintenant est de savoir si ce nombre va peu varier et permettre une structuration pérenne du marché tel qu’il est, ou s’il va décroître, notamment par le désengagement de certains acteurs éditoriaux. Une voie de développement future pourrait être la conquête du public adulte qui demeure peu lecteur de manga. » En tout cas, avec un tel outil, le réseau Canal BD peut maintenant voir venir.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion