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Le réseau Canal BD se dote d’un magazine sur les mangas

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 juillet 2007                      Lien  
Nous vous l’avions annoncé en mai dernier : le groupement de librairies spécialisées Canal BD se dote ces jours-ci, Japan-Expo oblige, d’un nouveau magazine gratuit uniquement consacré aux mangas. Une outil destiné à répondre à une production de plus en plus pléthorique et dont le succès ne se dément pas.
Le réseau Canal BD se dote d'un magazine sur les mangas
La revue Canal BD "franco-belge"
également bimestrielle

Le réseau Canal BD est un groupement de quelque 109 librairies indépendantes créées par l’ALBD (Association des Libraires de Bande Dessinée), ouvert à l’ASLBD (Suisse) et situées en France (y compris les Dom/Tom), en Belgique, en Suisse, au Québec, en Italie, et même en Chine !

Ce groupement mutualise une partie de sa communication en éditant un magazine bimestriel gratuit d’information sur la BD, Canal BD Magazine, Certains libraires, comme les librairies Album, publient le même contenu avec une couverture spécifique à leur enseigne. Le groupement produit aussi des « goodies » comme des coffrets, des tirages de luxe, des objets, des affiches, ou des hors-texte dédiés à ce réseau. Ses libraires élisent chaque année un « Prix des libraires » parrainé par la Caisse d’Ēpargne et remis à la cérémonie des prix d’Angoulême.

Canal BD Magazine vient de se doter d’un petit frère : Canal BD manga mag’. Comme lui, il est bimestriel. Il se destine à recenser toutes les nouveautés marquantes dans le secteur de la production asiatique. En raison de la cible des lecteurs de manga, c’est-à-dire les adolescents, le magazine aura un ton légèrement différent de celui de son « grand frère ».

Le coffret Bilal, une production Canal BD

Le réseau rattrape là son retard : bon nombre de librairies spécialisées s’étaient laisser déborder par le « phénomène manga ». De plus, la croissance de la production rendait nécessaires des outils pour structurer une offre dans laquelle même les Otakus commençaient à y perdre leur japonais… Entre les mangas, les manwhas (BD coréenne) et les manhuas (BD chinoise), les librairies « spécialisées » ne pouvaient plus faire œuvre de spécialiste du tout. C’est pourquoi le groupement a fait appel à Sébastien Langevin, le co-rédacteur-en-chef de feu Le Virus Manga pour coordonner un organe adapté.

Mais ce dernier prévient : «  Même si l’envie de faire mieux découvrir et comprendre ces bandes dessinées demeure la même, les deux parutions sont très différentes. Le virus manga était un magazine vendu en kiosque qui consacrait plus de 80 pages à toutes les BD japonaises. Dans Canal BD manga mag’, nous n’avons pour l’instant que 24 pages, mais pour parler exclusivement des titres pour adolescents, les shôjô et shônen mangas. Il y a beaucoup moins d’articles généraux et l’accent est vraiment mis sur les nouveautés les plus intéressantes. »

Une double page de Canal Manga Mag. Plus aérée et plus "jeune"
(c) Canal BD

Le marché des mangas peut-il encore évoluer ? La question est vaste, mais notre spécialiste y va quand même de son pronostic : «  Après une augmentation constante pendant 5 ans, le nombre de traductions tend à se stabiliser depuis quelques mois. Le nombre de sorties semble avoir atteint un maximum. La question maintenant est de savoir si ce nombre va peu varier et permettre une structuration pérenne du marché tel qu’il est, ou s’il va décroître, notamment par le désengagement de certains acteurs éditoriaux. Une voie de développement future pourrait être la conquête du public adulte qui demeure peu lecteur de manga. » En tout cas, avec un tel outil, le réseau Canal BD peut maintenant voir venir.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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2 Messages :
  • Bien sûr que le marché peut continuer à croitre si les éditeurs appliquent ce qui à mon avis est LA recette qui a rendu le manga omniprésent au Japon, c’est à dire la prépublication.
    Ca n’a pas marché jusqu’a maintenant, mais ça ne veut pas dire que ça ne peut pas marcher. Il faut que les éditeurs osent faire un magazine qui soient comme ceux des éditeurs japonais, c’est à dire peu cher. (et donc fait avec du mauvais papier)

    Car les magazines ne sont pas des objets de collection mais de la publicité pour faire connaitre les séries à l’avance, donc la qualité du papier n’a pas d’importance tant que c’est lisible. Comme les séries télévisées américaines qui passent souvent censurées sur les chaînes françaises avec un doublage pas toujours terrible, mais la diffusion télé est une pub en quelque sorte pour le DVD qui sort ensuite, sans censure et avec la VF+VOST. Le fait que les séries passent censurées, mal traduites, et même des fois avec une qualité d’image inférieure (16:9 recadré en 4/3) n’empêche pas les gens de regarder.
    Après pour les friqués et les puristes, il peut y avoir des magazines de luxe, mais un magazine de ce genre n’aura jamais de succès auprès des petits de 10 ans qui achètent Naruto. Pourquoi la prépublication ? Parce qu’un magazine de prépublication c’est 13 à 20 séries par numéro pour un prix modique ce qui permets de faire connaitre un grand nombre de série en même temps. Le problème c’est que le marché est inondé actuellement et que les éditeurs ne structurent presque pas leurs collections, ou quand ils le font ils leur donnent des noms japonisants ésotériques qui ne veulent rien dire pour Mr. ou Mme Tout Le Monde comme chez Akata avec Ginkgo, Jôhin etc... Pourquoi ne pas faire des collections jeunesse, polar, romance, science-fiction ? Ca au moins c’est parlant. Sinon, traduire tout simplement les magazines japonais et ensuite publier dans une collection qui porte le même nom les séries de ce magazine. Il ne faut pas chercher à réinventer la roue chers éditeurs, inspirez-vous plus des japonais, ils ont plus d’expérience que vous. Les éditeurs français voient trop petits.

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    • Répondu par Fred Boot le 29 juillet 2007 à  11:13 :

      S’inspirer d’un pays en tentant d’appliquer les mêmes règles et le même contenu ne voudrait pas dire que les éditeurs voient plus grands, au contraire. La prépublication "classique" japonaise est issue d’un développement sur plusieurs dizaines d’années, à destination d’un pays qui a plus d’habitants que la France. On pourrait ajouter à celà une bulle économique sans commune mesure dans un passé récent, etc... Ce modèle de prépublication commence d’ailleurs à avoir des ratées au Japon.

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