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Le retour des éditions Vegetal

Par Stéphanie Francqueville le 5 octobre 2010                      Lien  
En 2003, les éditions Soleil se lançaient dans le manga, mais pas toutes seules ! Souvenez-vous du nom étrange de leur nouvelle collection : Vegetal Manga. C'est qu'à l'époque, la collection est dirigée par Alexandre Bodecot, créateur des éditions Vegetal. Pour diverses raisons, l'affaire avait tourné court.Cinq ans après cet épisode, la petite structure, aujourd'hui installée au Japon, revient sur la marché français.

Depuis une dizaine d’années, l’association Vegetal Manga s’est distinguée dans le monde du fanzinat avant de se lancer dans l’édition en publiant une dizaine d’ouvrages d’artistes français, chinois et japonais. Après l’ouverture d’une librairie à Bordeaux, ses membres se lancent dans l’édition professionnelle à l’aube des années 2000.

L’aventure démarre réellement en 2002 avec la parution du manga La Vie en Rose de Yun Kouga, l’auteur de Loveless, suivie de Let’s Volley-ball de Rie Kosaka et Urukyu de Nami Akimoto. À l’époque, les éditions Soleil cherchaient à se positionner dans l’univers du manga et approchèrent la petite maison d’édition bordelaise. Elles travaillèrent ensemble deux ans durant.

Soleil abrégeant l’expérience, l’association changea de nom et devint Vegetal Shuppan. Elle décida aussi de retourner à ses premiers amours en se consacrant uniquement à l’illustration et à la découverte de nouveaux talents, japonais principalement puisque la maison d’édition est installée au Japon depuis 2003. En trois ans, Vegetal Shuppan organisa 23 expositions au Japon, aux États-Unis, en Corée et en Belgique et publia 17 livres, souvent des tirages d’art, artisanaux et uniques.

En 2008, Vegetal Shuppan est de retour en France avec YAMI, mécanisme illustré de sombre conscience, publié en collaboration avec l’éditeur français Athênagram. Et ce n’est que le début !

Des collections hétéroclites

L’objectif éditorial des éditions Vegetal Shuppan et Athênagram est plutôt simple : le plaisir avant tout. Et là-dessus, le directeur de Vegetal Shuppan, Alexandre Bodecot, sait ce qu’il veut : « Ma politique éditoriale est de sortir ce qui me plaît et qui me touche, sans me soucier du nombre d’exemplaires vendus au Japon ou de la "cible marketing" en France. Il va donc y avoir tous les genres, tous les styles, avec une petite préférence, c’est vrai, pour l’horreur et le bizarre. »

Le premier ouvrage paru en France, YAMI, est un artbook issu de la collection Nouvelles images du Japon. Sorti en janvier 2009, il est suivi de 1, 2, 3... Hi Fu Mi, un recueil ayant pour thème l’enfance et les contes de fées. Le dernier-né de cette collection s’intitule Iroke et est disponible en librairie depuis le 23 septembre.

Depuis toujours, les éditions Vegetal se sont intéressées aux auteurs underground, peu représentés dans l’édition occidentale. Ces ouvrages mettent en avant la sensibilité et le trait unique de ces artistes souvent en marge.

Le retour des éditions Vegetal

La collection Vegetal Manga sera la prochaine découverte du public français avec la parution de Cœur de sirène de Mitsu (dont on peut déjà admirer le coup de crayon dans le recueil Iroke), prévu pour octobre 2010. Selon Alexandre Bodecot : « Je pense que beaucoup y perdront leurs repères car la narration est très particulière et l’auteur détruit à chaque page ce qu’elle a introduit au niveau de l’histoire et du flux narratif. On s’y sent souvent comme dans un film de David Lynch ou de Luis Bunuel, sans vraiment savoir où l’on peut poser son esprit. C’est un manga dense et nihiliste, un objet hors norme qui me donne un sentiment de fierté immense, j’aurais vraiment été très vexé que quelqu’un d’autre le publie. »

Sont aussi annoncé en 2011 :

- Doku Hime, la princesse poison de Mitsukazu Mihara, un titre sombre, politique et gothique sur fond de meurtres d’état, de trahison et d’histoire d’amour impossible.

- Monochrome de Yoh. Prévu en novembre 2011.

Et une troisième collection est d’ores et déjà annoncée pour février 2011 avec Kimochii Hito de Rei Arou : Vegetal Manga X. Sorti au format 14,8x21 cm et vendu 8,50 euros, ces livres ne sont pas des mangas érotiques, mais bien de vrais romans pornographiques. 100% sans censure et réservés à un public adulte. À ne pas mettre entre toutes les mains !

Daruma : un magazine d’un nouveau genre.

Mais les éditions Vegetal Shuppan ne s’arrêtent pas là. Tout est bon pour faire la promotion de ses artistes au style particulier, à commencer par la mise en place d’un magazine dont le premier numéro est annoncé pour fin novembre.
Le premier atout de Daruma est son prix. Malgré l’absence de publicité (encore un atout), le petit magazine en noir et blanc proposera des mangas inédits ou en pré-publication, des interviews, des illustrations et quelques portraits. Le tout pour seulement 3 euros.

Ici, pas de chroniques manga, animé ou cinéma, de portraits d’auteurs connus et médiatisés ou de couvertures règlementaires. Selon Alexandre Bodecot : « Nous voulons que Daruma soit un reflet de ce qu’est Vegetal Shuppan : quelque chose en mouvement, déstabilisant, inattendu et créatif. »

Le contenu des 60 pages du premier numéro est déjà prêt. ON y annonce notamment des interviews de Mitsu et de Mukai Aguru, trois manga inédits de Yoh (premier chapitre de Doku Hime prévu en 2011), Mukai Aguru et Nachigami Yoko et une foule d’illustrations de Na, Kuromi Neko, Eda, Inoha Mayumi, Komai Haruki…

Voir en ligne : Le site des éditions Vegetal Shuppan

(par Stéphanie Francqueville)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Les images sont respectivement ©2010 MITSU / Vegetal Manga ; ©2010 Vegetal Manga et ©2010 YOH/ Vegetal Manga

 
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