Comme l’explique l’auteur, une erreur de mise en page a occasionné un décalage des pages, celles de droite se retrouvant à gauche, ruinant ainsi une bonne partie de ses intentions. D’après le message qu’il publie aujourd’hui sur son blog, le plaisir de la lecture s’émousse. « Les "effets de suspens" de fin de page et le rythme de l’album sont complètement ruinés. » Obion explique « que tout l’album a été travaillé sur un concept de petites scènes de deux pages jouant sur la symétrie des vis-à-vis. C’est la charpente même du récit, l’idée étant, sur la majeure partie de l’album, de faire une sorte de catalogue avec des scènes de 2 pages cloisonnées en vis-à-vis. ». La faute est dès lors patente.
Obion confie ne pas avoir été mis au courant de cette bévue avant que le livre ne soit envoyé en librairie. Les auteurs souhaiteraient que l’album sot retiré de la vente et qu’une réimpression ait lieu dans un délai rapide.
D’après le dessinateur, l’éditeur refuse d’admettre que cette impression est défectueuse. Casterman n’évoque pas de date précise de retrait des exemplaires des librairies. « Le livre est en librairie malgré notre opposition, écrit Obion sur son blog. Notre travail d’auteur y est complètement dénaturé portant ainsi atteinte à notre droit moral ». Il affirme qu’il ne laissera pas l’affaire sans suite, puisqu’une médiation entre les auteurs, le syndicat BD et l’éditeur n’a apparemment pas débouché sur un consensus.
Le message sur le blog d’Obion, et les nombreux messages qui s’échangent entre les auteurs n’ont pas laissé indifférent l’éditeur de KSTR, Didier Borg. Il tempère ce début de polémique sur le blog du label : « Dès que les auteurs nous ont fait part de leur insatisfaction concernant la mise en page de l’album, nous avons immédiatement proposé une réimpression de celui-ci ». La nouvelle impression serait disponible à la fin du mois de juillet. Didier Borg promet de détruire les stocks de la première impression. Dans une lettre envoyée aux libraires, il conseille même à ces derniers d’en parler à leurs clients afin qu’ils échangent les albums défectueux.
Le message de Didier Borg se veut rassurant. Mais cette affaire met à mal le lancement d’une nouvelle collection, KSTR, pourtant ambitieuse. Cette délicate affaire démontre l’importance que les auteurs portent à l’impression de leurs livres, pour lesquels ils ont consacré plusieurs mois de leur vie. Des efforts qui peuvent se retrouver anéantis par un travail éditorial marqué pour le moins par une certaine légèreté.
(par Nicolas Anspach)
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