Le tonnerre frappe une quatrième fois avec Thor au cinéma !

Le synopsis de ce Thor – Love and Thunder est simple : quelque part dans l’univers, un dénommé Gorr (campé par l’acteur Christian Bale) se met à massacrer divers dieux avec une férocité rare et une arme que même les divinités craignent depuis la nuit des temps. Thor, en vadrouille avec les Gardiens de la Galaxie, intercepte un appel à l’aide de Dame Sif et décide de lui porter secours. Sur sa route, le marteau Mjöllnir semble être revenu à la vie, brandi par une mystérieuse héroïne masquée.

Gorr le massacreur de dieux, la puissante Thor… Oui, on avait hâte de découvrir ce quatrième film : d’un, le réalisateur Taika Waititi nous a avait plutôt rassurés il y a quelques années avec Thor – Ragnarok, de deux, c’était la promesse de l’adaptation du mythique run des années 2010 du scénariste Jason Aaron au cinéma !

Eh bien, patatras : comme la scénariste G. Willow Wilson avec la récente série Disney + Ms. Marvel, le travail de Jason Aaron ne nous a pas semblé respecté. En gros, leurs œuvres servent de bibles graphiques, mais les scénaristes de Marvel Studios y mettent ce qu’ils veulent et s’éloignent beaucoup de l’œuvre de référence. Pour Kamala Khan, on conserve ainsi un jeune personnage cool, mais ses aventures nous semblent assez vides de sens. Quant à la puissante Thor et à Gorr, ce sont ici les faire-valoir de la pantalonnade orchestrée par Taika Waititi…

Après tout, pourquoi pas : il y a quelques années, ce réalisateur nous amusait avec son adaptation débridée de Planète Hulk incrustée dans Thor – Ragnarok et nous émouvait avec son adaptation du roman Jojo Rabbit, narrant l’histoire d’un garçon enfermé dans ses rêves d’enfant en pleine Allemagne nazie. À l’écriture du scénario de Thor – Love and Thunder, le réalisateur pousse à fond les curseurs sur l’humour débridé, mais en contre-coup de il retire tout caractère épique aux nouvelles aventures racontées (accrochez-vous ainsi à votre siège quand seront évoqués les autres panthéons). Et pourtant, côté récit épique, il avait Gorr, la puissante Thor et leurs aventures éprouvées sous la main !

Mais qui donc peut bien se cacher derrière le masque de la puissante Thor ?

© Marvel Studios

Sur le plan des personnages, nous sommes ravis de revoir débarquer l’actrice Natalie Portman pour camper Jane Foster, mais quelle écriture plate en comparaison de celle offerte par Jason Aaron au personnage… À minima, Taika Waititi prend le temps de combler un manque (jusque-là) des films du MCU en racontant l’histoire de Jane et Thor, mais aussi offre des moments émouvants au personnage… même si on est loin du compte par rapport aux Comics.

Ah, Gorr : si près et pourtant si loin...

© Marvel Studios

Pour Gorr le massacreur de dieux, on sent que le talentueux acteur Christian Bale pouvait être un bon choix pour incarner cet antagoniste torturé et nihiliste… mais la révélation qui motive le personnage est offerte dès les premières minutes du film et par la suite, il semble moins implacable que son équivalent de papier. Dommage, même si il a droit à son moment de gloire.

Quant au reste du casting, avec Chris Hemsworth dans le rôle-titre, il fait agréablement le travail. Les personnages ouvertement au cinéma assumés comme amusants et ce depuis de nombreuses années remplissent leur office et permettent au film d’égrèner des moments qui amuseront les spectateurs.

Les nostalgiques de l’époque de Walter Simonson risquent d’apprécier certains choix...

© Marvel Studios

Thor – Love and Thunder est-il incontournable pour suivre le MCU ? Non, même pas ! Thor et les Gardiens de la Galaxie vivent leurs vies, chacun de leurs côtés, sans que cela ne laisse de marque pour la suite des événements du MCU. Ce film, malgré ses quelques bons moments et sa bande-son opportune, n’est pas vraiment indispensable. Il risque par ailleurs de laisser une sérieuse migraine aux lecteurs qui ont adoré l’incontournable run de Jason Aaron des années 2010...