La fin de l’Occupation approche à Paris... Les Alliés vont débarquer d’un jour à l’autre et Jeanne se retrouve derrière les barreaux au commissariat de son quartier, victime d’une lettre de dénonciation.
Le hasard la met en présence d’un cambrioleur bravache qui profite d’une alerte pour fuir avec la jeune femme. Des toits parisiens à une péniche et son couple haut en couleurs, François (notre petit voleur) et Jeanne finissent par s’entre-aider pour maintenir actif le réseau de résistance dont elle fait partie. Jusqu’à la réquisition par l’armée allemande de la péniche, obligée d’aller vers la Bourgogne pour un chargement...
La belle réussite de ce récit, paru en deux tomes en 2002 et 2005 à l’origine, tient à plusieurs éléments : le charme de l’héroïne, la virtuosité graphique de Gibrat, notamment pour son Paris en guerre magistralement dépeint, les dialogues gouailleurs, et l’élégance romanesque.
Certes, les fins observateurs ne manqueront pas de souligner les similitudes avec Le Sursis : les personnages se ressemblent, la trame amoureuse aussi... D’autres pointeront certains choix radicaux : résistance communiste admirable contre soldat alsacien enrôlé dans l’armée allemande et machiavélique à souhait...
Il serait tout de même très injuste de bouder son plaisir devant une jolie harmonie entre cette balade parisienne qui s’échappe de la Seine à l’Yonne, un romantisme à l’ancienne et de belles trouvailles dans les répliques. Parce que finalement, peu d’auteurs naviguent dans ce créneau de nos jours...
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Lire aussi les chroniques parues lors de la première édition en deux volumes : tome 1 et tome 2 et celle de l’édition intégrale du Sursis
Jean-Pierre Gibrat, grand Boum en 2010
Participez à la discussion