Matthieu Bonhomme n’est pas un inconnu (on lui doit Messire Guillaume chez Dupuis scénarisé par Gwen de Bonneval). Dans son nouvel opus, l’auteur entame un cycle inscrit sous le signe de la grande aventure maritime, quelque part entre le Moby Dick de Melville et les oeuvres de Jack London. Le baleinier est le premier volet d’une nouvelle série intitulée "le voyage d’Esteban" qui nous propose de faire connaissance avec un jeune garçon qui est décidé à chasser la baleine.
Après quelques tentatives, notre héros parviendra à se faire accepter par un capitaine un peu bourru, légèrement taciturne, un personnage, dont on apprendra qu’il a connu, autrefois la mère du jeune garçon. Au fil d’un récit haletant et particulièrement bien mené, d’autres questions surviennent. L’intrigue se met en place progressivement laissant tout loisir au lecteur d’apprécier le trait fluide de Matthieu Bonhomme associé à une ambiance juste et efficace. La coloriste Delphine Chedru a incontestablement bien servi le propos et les intentions de l’auteur ! Bien évidemment, il faudra attendre la suite des péripéties d’Esteban parti en direction du Cap Horn, pour en savoir plus.
Un album au scénario solide et bien maîtrisé, au dessin vigoureux qui trouve sa place dans les premiers volumes de la collection Capsule cosmique, un magazine débutant qui avait fait, chose rare, l’objet d’une présentation remarquée à Angoulême et dont nous vous avons rendu compte récemment. Preuve s’il en est que les éditions Milan avaient réussi en quelques saisons à créer un vivier pour de nouveaux talents particulièrement prometteurs. Cela rend d’autant plus attristant l’arrêt annoncé du magazine.
(par Patrice Gentilhomme)
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