Moscou, février 1953. Lefranc est en visite au cœur de « l’Empire rouge », au sein d’une délégation de journalistes venue couvrir une tournée d’écrivains occidentaux. Par hasard, notre héros se retrouve dépositaire d’une série de documents estampillés « Petit frère » et consacrée à un mystérieux enfant de 12 ans, dont la ressemblance avec Staline au même âge est frappante.
Lefranc ne comprend pas de quoi il en retourne, jusqu’à ce qu’une scientifique lui révèle que, dans le plus grand secret, les savants soviétiques ont réussi à cloner l’ADN de Staline et s’apprêtent à reproduire indéfiniment leur dirigeant, virtuellement immortel. Bien malgré lui, Lefranc se retrouve soudain investi d’une mission décisive : faire échec à ce projet dangereux pour le monde libre…
Scénariste en titre de la série Lefranc, Thierry Robberecht reprend la formule qui avait déjà très bien fonctionné dans le précédent opus, L’Éternel Shogun : une intrigue dépaysante et bien construite, un complot dans lequel tombe Lefranc sans coup férir. Le recette est connue, mais elle fonctionne parfaitement. Si, dans le cas de L’Enfant-Staline, on se surprend à penser à Blake & Mortimer, l’anecdote communiste n’étant pas sans rappeler La Machination Voronov, en particulier la base russe qui vous a une allure particulièrement ’jacobsienne’. Mais Jacobs, après tout, est une influence majeure du créateur d’Alix.
Quatre années après Noël noir, c’est avec plaisir que l’on retrouve Régric au dessin de Lefranc. Il est parmi ceux qui parviennent le mieux à insuffler une âme aux personnages, tout en apportant un grand soin aux décors, même si, parfois, certains cadrages trop audacieux ne sont pas toujours bien servis par sa technique. Dommage que l’éditeur n’ait pas demandé au dessinateur de reprendre l’une ou l’autre case...
Alors que nous avions critiqué la couverture d’un précédent Alix, nous ne pouvons que nous féliciter de celle qui illustre cette nouvelle aventure. Ce paysage enneigé a un petit air de Mystère Borg, ce qui n’est pas pour nous déplaire. La voiture emboutie à l’avant et dévalant les pentes donne une idée du tonus du récit. D’un coup d’œil, le ton est donné, et le lecteur ne sera pas trompé sur la marchandise, car cette nouvelle aventure de Lefranc contient son lot de péripéties et de suspense, ce qui nous redonne foi dans l’avenir de ce héros.
(par Charles-Louis Detournay)
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Lire notre interview de Régric : "L’influence de Bob De Moor est très forte dans mon travail" et la précédente chronique de Guy Lefranc, sauveteur des Corons
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