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Lemon Jefferson : l’esthétique acidulée de Simon Roussin

Par Manuel Roy le 18 décembre 2011                      Lien  
"Lemon Jefferson", le deuxième album de Simon Roussin, vient de paraître aux Éditions 2024. Il fait partie de la sélection officielle du prochain Festival d'Angoulême.

Lemon Jefferson : l'esthétique acidulée de Simon Roussin
Simon Roussin, Lemon Jefferson aux Éditions 2024

Simon Roussin est un jeune illustrateur/bédéiste frais émoulu des Arts Déco de Strasbourg. Remarqué en 2010 pour la mise en couleur inusitée de son Robin Hood, entièrement réalisée au feutre, il aggrave encore son cas avec Lemon Jefferson, un album plus bariolé que jamais. Pendant que certains lecteurs se demandent s’il n’est pas daltonien, Roussin se retrouve aux côtés de Daniel Clowes, Blutch et Enki Bilal, en lice pour les Fauves du prochain Festival d’Angoulême. Dans le monde de la BD mainstream, on entend déjà les dents grincer...

* * *

Disons-le tout de go : les bandes dessinées de Simon Roussin ressemblent un peu à des albums de coloriage. Le dessin, réalisé en ligne claire et fine, est simplissime. Le décor et le paysage sont réduits au minimum. Les larges aplats, de couleurs opposées et souvent criardes, composent une étrange harmonie.

Simon Roussin, Lemon Jefferson © Éditions 2024

Les coups de feutre, comme c’est probablement inévitable avec ce type de crayon, sont non seulement visibles, mais sautent aux yeux. On est tenté d’imaginer Roussin devant sa boîte de Stabilos, hésitant entre le rose fuchsia et le vert pomme, et s’appliquant ensuite à ne pas trop "dépasser". Mais s’agit-il ici d’un travail naïf, réalisé par un amateur ignorant ou insoucieux des normes en vigueur, dessinant tout simplement comme ça le toque ; ou avons-nous affaire à une production complètement maîtrisée, faite pour donner le change et susciter chez le lecteur une simple impression de naïveté ; ou bien n’est-ce pas là tout bonnement l’œuvre d’un charlatan, trop paresseux pour apprendre à dessiner "correctement" et s’autorisant de ses diplômes pour mettre la BD cul par-dessus tête au nom de l’Art et de la nouveauté ?

Il est difficile de ne pas se poser la question, et encore plus d’y répondre. Les avis sont partagés, mais qui a raison ? Face à une critique généralement positive, louant l’originalité et la chaleur du style — que certains vont jusqu’à rapprocher du fauvisme —, nombreux sont les lecteurs qui crient carrément à l’imposture. Un débat à ce propos a d’ailleurs eu lieu sur ActuaBD à l’occasion de la publication du premier album de Simon Roussin.

Simon Roussin, Lemon Jefferson © Éditions 2024

Lorsqu’on considère attentivement le nouvel album de Roussin, cependant, une chose paraît claire : la forme ici, qu’elle soit ou non le produit d’un art maîtrisé, sert indubitablement le propos.

En effet, il tombe sous le sens que Lemon Jefferson est un héros complètement raté (ce qui, si je ne m’abuse, se reflète jusque dans son nom — puisqu’un lemon, un citron, en anglais, désigne un objet ou un engin défectueux). Non pas au sens où ce personnage serait un antihéros. Au contraire, il répond par plusieurs aspects à l’archétype du héros. Mais au sens où ce personnage est tellement caricatural et figé face au déroulé abracadabrantesque de ses mésaventures, qu’il paraît tout droit sorti de la tête d’un enfant de 12 ans, croyant déployer des trésors d’imagination et de profondeur lorsqu’il se contente d’enchaîner les uns après les autres des revirements de situation reproduisant cliché sur cliché.

Simon Roussin, Lemon Jefferson © Éditions 2024

Jugez-en vous-même d’après le scénario, qui tient en trois phrases : Dans une société post-nucléaire dominée par un trio tyrannique, les femmes, réduites à l’état d’esclaves sexuelles, sont enfermées dans une grotte appelée « Caverne des Délices ». Chaque nuit passée avec l’une d’entre elles doit être achetée au prix d’un homicide commis dans l’arène, où s’affrontent les hommes les plus courageux dans l’espoir de connaître les plaisirs interdits. Mais Lemon Jefferson, ce Luke Skywalker du monde apocalyptique, saura mener à la victoire le groupe des rebelles prêts à tout sacrifier au nom de la liberté.

Ainsi, la naïveté de l’expression graphique correspond parfaitement à la naïveté du récit — et ce jusque dans sa dimension fantasmatique un peu gore. Lemon Jefferson pourrait être vu, par exemple, comme une sorte d’hommage rendu à l’imaginaire préadolescent, ou alors à la BD qui s’adresse à lui. Et c’est aussi la raison pour laquelle il faut admettre que le travail de Simon Roussin, qu’il nous plaise ou non d’une manière immédiate, est intéressant et pertinent. On ne doit jamais oublier que, dans la bande dessinée, comme dans n’importe quel art, il ne s’agit pas d’accomplir des prouesses d’ordre technique, mais de communiquer quelque chose. Le bédéiste, comme le musicien ou le réalisateur, vise à transmettre une idée, une émotion, un état d’esprit, etc.

Mickey Mouse, par Enki Bilal
© Bilal

Du coup, la question de savoir si un auteur dessine "correctement" perd son sens. La seule question qui importe, concernant le dessin, est au fond la suivante : produit-il chez le lecteur la réponse voulue ? En matière de BD, par conséquent, il n’y a pas de critère absolu de ce que serait le bon dessin. Une BD peut témoigner d’un talent extraordinaire au plan graphique, le dessin n’en sera pas pour autant approprié s’il ne rend pas l’esprit correspondant au récit. Voyez-vous un album des Schtroumpfs dessiné par Manara ? Ou un strip de Mickey Mouse dessiné par Bilal ? Non.

Alors nous disons : vive Simon Roussin, et vive toutes les BD qui osent abandonner le dessin de performance pour explorer les possibilités infinies d’un moyen de communication !

(par Manuel Roy)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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76 Messages :
  • Lemon Jefferson : l’esthétique acidulée de Simon Roussin
    18 décembre 2011 05:13, par Geoffrey

    En découvrant son Robin Hood , on pouvait se dire que Simon Roussin faisait un exercice de style en faisant du truc de gamin avec des feutres pourris, mais comme il réitère on peut affirmer qu’il est incapable de faire autre chose. Comme vous nous confiez un peu honteux que le scénario ne vaut pas mieux que le dessin, je me demande pourquoi vous parlez ici de cette daube alors qu’il y a plein de bons bouquins qui sortent dont vous ne parlez pas du tout.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Jean-Jacques Rouger le 18 décembre 2011 à  12:28 :

      C’est drôle cette capacité à la mauvaise foi !

      Est-ce donc là tout ce que vous avez retenu de l’article de Manuel Roy ? Il tente de vous expliquer exactement le contraire de ce que vous balancez en quatre lignes assassines !

      Allez Geoffrey, prenez une grande respiration, relisez tranquillement cet article (et au besoin le message posté un peu plus bas par Fred Boot), et alors la démarche artistique de Simon Roussin vous apparaîtra peut-être "un peu moins confusément".

      J’ai bien dit "peut-être" ! ;-)

      Répondre à ce message

  • "Voyez-vous un album des Schtroumpfs dessiné par Manara ? Ou un strip de Mickey Mouse dessiné par Bilal ? Non." et pourquoi pas ?s’ils le font par plaisir et non par commande ?

    Répondre à ce message

    • Répondu le 19 décembre 2011 à  11:09 :

      Manara a déjà fait un X-MEN et ... comment dire ... hem !

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  • Lemon Jefferson : l’esthétique acidulée de Simon Roussin
    18 décembre 2011 09:54, par Fred Boot

    J’aimerais avoir l’audace et l’énergie d’offrir un travail qui ose la fraîcheur et le plaisir "primal" de raconter une histoire, et en plus avoir une telle énergie graphique. A mon humble niveau, je fais partie des besogneux, de ceux qui appliquent des codes, qui cherchent à faire du "joliesque". Les gens comme Simon Roussin osent une approche autrement plus directe, franche et jouissive. Ses livres sont des fruits jeunes et appétissants. Bref je récidive : ce garçon a vraiment beaucoup de talent

    Répondre à ce message

    • Répondu le 18 décembre 2011 à  12:15 :

      On dirait du Walt Disney sous L.S.D.
      Blague a part,ca c’est de la vraie bd "old school".
      Si on m’avait dit que c’était une vieillerie année soixante ressortie du placard,je l’aurais cru...

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    • Répondu par Frederic Poincelet le 18 décembre 2011 à  13:52 :

      Bien d’accord avec vous Fred, ce livre est, en tout point, tout simplement sublime.

      Répondre à ce message

    • Répondu par Snouff le 18 décembre 2011 à  14:40 :

      "Beaucoup de talent" avec des erreurs de dessin toutes les 3 cases. Et il n’a pas encore appris à les maquiller dans le "style" comme Blain, par exemple...

      Ne nous emportons pas...

      Répondre à ce message

      • Répondu le 18 décembre 2011 à  15:50 :

        "erreur" ?
        c’est marrant cette appréciation scolaire de ce que doit (!) être LE "bon" dessin.
        c’est en tous cas révélateur ! d’un traumatisme ?
        chacun a le droit d’apprécier ou de ne pas apprécier. mais un brin d’esprit (véritablement) critique qui ne se limiterait pas à ce genre de commentaire serait un plus.

        Répondre à ce message

        • Répondu par Snouff le 18 décembre 2011 à  16:12 :

          Le "bon" dessin est un dessin cohérent avec lui-même, si vous voulez.
          La bande dessinée propose un langage qu’il faut maîtriser un petit peu. Dans le cas de "Lemon Jefferson", le système est très lourd, très scolaire, avec de très grosses fautes un peu trop évidentes.

          Répondre à ce message

          • Répondu le 18 décembre 2011 à  18:27 :

            "fautes" ? encore un vocabulaire "scolaire". à nouveau, révélateur.

            qu’y a-t-il d’incohérent dans le travail présenté ?
            celui-ci élabore son propre système, beaucoup plus simple à appréhender que vous le prétendez, et dans ce système, il n’y a aucune incohérence, ce que vous annoncez à l’occasion comme "fautes" ou comme "erreurs" faisant visiblement (!) partie intégrale du système en question.

            pas besoin d’y adhérer pour le reconnaître.

            Répondre à ce message

          • Répondu le 18 décembre 2011 à  19:57 :

            Qu’entendez-vous par "scolaire" ? C’est un mot qui revient très souvent ces derniers temps, avec des connotations négatives. Expliquez-vous svp.

            Répondre à ce message

            • Répondu par Snouff le 18 décembre 2011 à  22:28 :

              Si vous enlevez le feutre, vous avez une BD assez conventionnelle et normale, qui ressemble beaucoup à ce qu’on a déjà vu. Avec des lourdeurs. D’ailleurs les prochaines BD sont sans feutre.

              Ce qui me fait rire, c’est d’en arriver à devoir utiliser du feutre pour faire "parler" et que tout le monde soit excessif en bien ou en mal...

              On en a déjà vu des BD comme ça. Ce que fait Morgan Navarro est bien plus intéressant.

              A l’évidence, le snobisme va en faire un nouveau Vivès...

              Répondre à ce message

              • Répondu par Fred le 19 décembre 2011 à  00:35 :

                Si vous enlevez le feutre, vous avez une BD assez conventionnelle et normale

                Non, si vous enlevez le feutre vous avez une BD très mal dessinée où rien ne tient debout (même la mise en scène ne vaut rien, il y a des contresens dans la narration), rien à voir avec Bastien Vives qui est un dessinateur hors-pair.

                Répondre à ce message

              • Répondu le 19 décembre 2011 à  01:24 :

                Ce que fait Morgan Navarro est bien plus intéressant.

                Merci pour la référence -je ne connaissais pas. Toutefois Navarro me paraît bien plus esthétisant, je ne saisis pas bien votre comparaison.

                D’ailleurs les prochaines BD sont sans feutre

                Pardon mais une fois encore je ne comprends pas : vous connaissez sa production à venir (vous l’avez vue ?) ou est-ce une prédiction -peut-être pas fausse d’ailleurs ?

                Répondre à ce message

            • Répondu le 19 décembre 2011 à  09:58 :

              le Larousse (un dictionnaire) indique :
              "qui a un caractère livresque, pédagogique, non adapté à sa fonction réelle".

              Répondre à ce message

      • Répondu le 19 décembre 2011 à  00:18 :

        des erreurs de dessin toutes les 3 cases. Et il n’a pas encore appris à les maquiller dans le "style" comme Blain

        Chez Blain il n’y a strictement aucune erreur de dessin. Vous n’y connaissez rien.

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        • Répondu le 19 décembre 2011 à  09:28 :

          Blain ( qui est mille coudées au-dessus de Roussin) est incapable de dessiner comme Rosinski ou Giraud. C’est une évidence. Il est meme incapable de dessiner comme Blutch. Il déforme et exagère tout avec style et aisance, mais il reste un dessinateur moyen et un très bon auteur de BD.

          Répondre à ce message

          • Répondu par xav kord le 20 décembre 2011 à  16:25 :

            Blain ( qui est mille coudées au-dessus de Roussin) est incapable de dessiner comme Rosinski ou Giraud. C’est une évidence. Il est meme incapable de dessiner comme Blutch.

            Ce discours est quand même assez terrifiant : on ne parle pas de dessinateur comme de clubs de foot, quand même !
            ...et Tardi/Larcenet, c’est quoi déjà le score ?

            Répondre à ce message

            • Répondu par ODL le 21 décembre 2011 à  01:59 :

              Surtout quand l’intervenant considère Blain comme un "dessinateur moyen", alors qu’il est l’un des tous meilleurs, si ce n’est LE meilleur. Quelle incurie !

              Répondre à ce message

              • Répondu par xav kord le 21 décembre 2011 à  16:04 :

                "LE" meilleur dessinateur... C’est de la provocation ou réellement une perception des choses ?

                Répondre à ce message

  • Mon Dieu, mais qu’est-ce que c’est que cette horreur !?! argl

    Répondre à ce message

  • Le feutre n’apporte pas grand chose. Il aurait pu mettre des couleurs informatiques qui ne bavent pas sur son trait, ç’aurait été tout aussi acidulé. Là on reste encore dans le concept très scolaire où le matériel utilisé compte plus que le fond.

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  • Lemon Jefferson : l’esthétique acidulée de Simon Roussin
    18 décembre 2011 15:49, par Bakounine

    Très bien ces effets au feutre pour gamins, très à la mode dans me milieu des arts graphiques et des élèves fraichement diplômés. Et au niveau des ventes, très mode aussi, genre moins de 1000 exemplaires vendus ? C’est sûr, on peut tout faire avec de la BD, mais est-ce vraiment indispensable de tout publier ?

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    • Répondu par Jean-Jacques Rouger le 18 décembre 2011 à  18:27 :

      Est-ce vraiment indispensable de tout publier ? Non, assurément, il n’était pas indispensable de publier votre commentaire ! Car ramener, entre autres choses, la qualité d’une oeuvre à ses chiffres de vente est un argument d’une profonde ineptie.

      J’ai un rêve, parfois... le rêve d’un ActuaBD où l’on ne pourrait pas poster de message, et où tout un chacun pourrait apprécier (ou ne pas apprécier) les articles, sans autre parasitage.

      Mais bon... vive la liberté d’expression, n’est-ce pas ?

      Répondre à ce message

      • Répondu par Bakounine le 19 décembre 2011 à  10:32 :

        Le nombre d’exemplaires vendus fait partie de l’œuvre puisque le but d’une œuvre immatérielle est d’être reproduite. La BD entre principalement dans ce cadre. Ce genre de livre, si vous n’en vendez que 25 exemplaires, autant faire une exposition avec un catalogue à tout petit tirage qui n’a pas besoin d’un réseau de distribution coûteux. L’ineptie, c’est de toujours vouloir justifier le gaspillage. C’est bien catholique comme façon de penser. Le droit à l’expression pour tous, d’accord, mais sous quelle forme. Tirer 2000 exemplaires d’un livre dont on ne vendra que 200 exemplaires, c’est suicidaire, et pour l’artiste et pour son éditeur. Je ne dis pas que cette œuvre est à jeter. Je la trouve mode. Elle correspond à une époque, comme bon nombre de titres sélectionnés à Angoulême depuis une dizaine d’années, d’ailleurs. Il faut que ces choses existent. Le vrai tri se fera dans une vingtaine d’années. Mais on n’est pas obligé de tout publier en livre papier. Il y a le numérique, les galeries...

        Répondre à ce message

        • Répondu le 19 décembre 2011 à  14:27 :

          Tirer 2000 exemplaires d’un livre dont on ne vendra que 200 exemplaires, c’est suicidaire

          Et comment savoir à l’avance que vous n’en vendrez que 200 banane ? Et pour en vendre 200 il faut un placement d’au moins 800 exemplaires, et si on n’en vend que 200, c’est souvent que le placement est mal fait et que le livre n’a aucune visibilité.

          Répondre à ce message

          • Répondu par Bakounine le 19 décembre 2011 à  18:46 :

            Si vous le placez à 800 et que vous n’en vendez que 200, c’est peut-être tout simplement parce qu’il n’intéresse pas plus de 200 personnes.
            Franchement, il faut avoir envie de le lire. J’ai essayé, pas évident. Tout est au second degré, le fond comme la forme. Même la mise en couleur est au second degré. Vous montrez ça à n’importe qui autour de vous qui ne sort pas d’une école d’art et il vous dit que c’est un boulot d’amateur, des couleurs faites par un gamin et sa boîte de feutres. Et comme la couleur est omnipotente, c’est très difficile d’avancer dans le récit. Ensuite, les cadrages, la mise en place, ce quei se raconte, tout est tourné en dérision, distancié. Tout joue sur cette fausse naïveté. Tout est intellectualisé. Très difficile d’entrer dans un univers où l’auteur fait tout pour vous faire fuir.
            200 exemplaires. ce sera déjà pas mal. Surtout par les temps qui courent.

            Répondre à ce message

        • Répondu par noelle le 30 mai 2012 à  20:31 :

          heureusement que tout le monde n’est pas comme vous, vous imaginez le nombre de chez d’oeuvres qui n’auraient pas vu le jour si tout le monde pensait toujours autant à l’argent ? Le monde de la création évolue sans cesse, plus vite que les goûts du public ! une chose est sûre, ce n’est pas vous qui allez révolutionner le monde de la bd !

          Répondre à ce message

  • Lemon Jefferson : l’esthétique acidulée de Simon Roussin
    18 décembre 2011 17:13, par Ralph Meyer

    Mr Roy,

    Votre article est intéressant et, personnellement, j’adhère à votre thèse qui veut que l’important dans une bande dessinée est finalement l’adéquation entre la forme graphique et le ton du récit.

    Malheureusement, votre phrase de conclusion est navrante.
    Pourquoi ce "vive toutes les BD qui osent abandonner le dessin de performance pour explorer les possibilités infinies d’un moyen de communication !" ?

    Pourquoi cette horrible expression "dessin de performance" qui induit un certain mépris pour une forme plus conventionnelle ?

    N’aurait-il pas mieux valu conclure par un "vive la merveilleuse diversité qu’offre la bande dessinée ?

    Ralph Meyer

    Répondre à ce message

    • Répondu par Snouff le 18 décembre 2011 à  18:30 :

      Si même "Ralph Meyer" est d’accord... pfff...

      Répondre à ce message

    • Répondu par Manuel Roy le 18 décembre 2011 à  23:10 :

      Merci de votre commentaire ! Et puisque vous m’adresser personnellement une question, je veux bien essayer d’y répondre. Sincèrement, je ne méprise aucun travail et je m’intéresse à tout. Ce que je critique, ce n’est pas tant une manière de dessiner qu’une certaine disposition d’esprit qui semble animer certains dessinateurs et certains lecteurs, qui s’imaginent qu’il y a une bonne et une mauvaise façon de dessiner. Ils exigent d’un dessin qu’il soit "bien fait", ce qui revient à dire la plupart du temps qu’ils exigent du dessin qu’il respecte les codes en vigueur, plutôt que de se demander si le dessin est vraiment adéquat par rapport au récit, comme vous l’avez si bien dit. C’est ce que j’ai appelé, de manière malhabile peut-être, le dessin conçu comme performance. Et c’est pourquoi je conclus mon article en formulant un souhait : qu’on se soucie davantage, dans le monde de la BD, de la communication des idées et des sentiments que de savoir si les dessins sont "biens faits". Parce que là où on se croit autorisé à qualifier de "daube" les albums "mal dessinés", pour paraphraser un écrivain célèbre dont j’oublie le nom, on finira aussi par cuire des hommes à l’étuvée.

      Bien cordialement,

      Manuel Roy

      Répondre à ce message

      • Répondu par Ralph Meyer le 19 décembre 2011 à  15:17 :

        Merci pour votre réponse qui, d’une part, précise sans équivoque cette fois ce que vouliez mettre en avant dans votre conclusion et qui, d’autre part, envisage que l’expression "dessin de performance" soit malheureuse.

        Pour le reste, je vois bien que nous sommes d’accord sur le fond.

        Cordialement,
        Ralph Meyer

        Répondre à ce message

  • Lemon Jefferson : l’esthétique acidulée de Simon Roussin
    18 décembre 2011 18:40, par Benoit Springer

    Merci Manuel Roy d’avoir parlé de cet album et d’en avoir parlé de cette façon. Vive Simon Roussin, vive les explorateurs. :)

    Répondre à ce message

  • Suis-je le seul à voir une référence à Blind Lemon Jefferson dans le nom du personnage ?

    Répondre à ce message

    • Répondu par Fred Boot le 19 décembre 2011 à  00:51 :

      Non non, mais s’agit-il d’une référence ou d’une coïncidence ?

      Répondre à ce message

    • Répondu le 19 décembre 2011 à  01:03 :

      Le "dessin" me fait penser à un rêve qu’aurait pu faire un membre de JEFFERSON airplane/starship, sous acides.

      Répondre à ce message

  • De la bande dessinée pour critiques d’art que même les commentateurs enthousiastes n’achètent pas. Ils en disent du bien parce qu’il faut que la BD soit multiple, variée, expérimentale... mais vont-ils jusqu’au bout de ces convictions de poseurs ?

    Oui ? Non ? Qui l’a dans sa bibliothèque ou compte l’acheter, ici ? (je ne parle pas des exemplaires gratuits pour journalistes... ni de ceux qui attendent un bandeau rouge en couverture)

    Il y a des bandes dessinées faites pour être offertes plus que lues, et des bandes dessinées faite pour être commentées plus que lues. La forme faisant office de fond.

    Dans quel monde vivons-nous où il semble normal et valorisant d’hésiter entre charlatanisme et sincérité ? Est-ce le même principe qui nous voit béer d’admiration devant un prestidigitateur qui nous a blousé, mais avec classe ? Au moins le spectateur moyen peut définir avec précision ce qu’est cette "classe", alors que l’amateur d’art bédé en est à douter de son propre jugement (cf. l’article) ! Doit-il admirer un géant ou se méfier d’un mystificateur ? La limite est tellement ténue que la démarche dans son entier (l’art moderne) me semble être un immense canular.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Jimi le 18 décembre 2011 à  20:59 :

      D’accord avec le commentaire.
      Alors que parfois on devrait mettre l’emphase sur des mecs qui font vraiment un travail digne de la bd et là je pourrais citer des noms , celà plusieurs fois que l’on nous envoie des "perles" sorties des écoles d’art sur actuabd .
      C’est tout pourri , il faut le dire cruellement et tout cru !
      On tape sur van hamme pour ces largo winch , le pognon qu’il fait , mais zut , c’est au moins intéressant , en tout cas ça nous saute pas au visage de nullité !
      Oui à la multitude en bd mais dans ce cas filez les moyens à des enfants d’une école et ils feront pareil que Roussin !
      Après les analyses intello-machin laissez nous rire !
      Beuark sera mon mot de la fin sur ce bouquin !

      Répondre à ce message

  • Il y a bien des sculptures en crottes de nez exposées à Beaubourg.
    Donc pourquoi pas cet album...
    C’est à peu près le même mode de pensée.

    Répondre à ce message

  • Lemon Jefferson : l’esthétique acidulée de Simon Roussin
    18 décembre 2011 21:33, par Aulderic

    Quel est le rapport avec Clarence Jefferson(Blind Lemon) pionnier du blues américain ? L’article ne le dit pas. Parce que ce grand monsieur de la musique mérite bien mieux que ce truc infantile mal foutu et débile. Entre Mimistinguette, Isabelle Pralong et ce truc pourri, vous avez le sens de l’humour sur Actuabd, un sens de la provocation certain, dans la bd on est passé en quelques années du très mauvais professionnel ou carrément nullissime amateur. On peut comprendre qu’ils s’autoédite comme des gamins avec leur fanzine, mais pas qu’un site qui se veut professionnel encombre ses pages avec ça alors que tant de bons albums sortent, vous laissant indifférents (les lisez-vous au moins ?)

    Répondre à ce message

    • Répondu par Fred le 19 décembre 2011 à  00:36 :

      Je pense qu’il n’y a aucun rapport, il a dû lire ce nom un jour, ça lui a plu, il le ressort mais ne sait pas du tout de qui il s’agit.

      Répondre à ce message

  • Son récit est servi par un travail graphique surprenant, où il s’approprie la ligne claire et la réinvente grâce à une virtuose mise en couleur aux feutres. En plus ça coute 19€, c’est donné pour un chef d’oeuvre.

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    • Répondu par Oncle Francois le 19 décembre 2011 à  01:17 :

      Vous devez être ironique, là, non ? Ou alors vous étes un de ces bobos parisianistes, préts à vous agenouiller devant n’inporte. Allez à l’Eglise si vous avez un besoin pressant !

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      • Répondu le 19 décembre 2011 à  10:33 :

        bah, tentative maladroite de psychologie inversée : dire du bien pou susciter la colère, et ensuite jouer les martyres incompris et faire du buzz.C’est raté.

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  • combien de "courageux" commentateurs de ce forum ont lu ce livre ?

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    • Répondu le 19 décembre 2011 à  00:58 :

      si vous fournissez les lunettes de soleil (pare-balles) et le collyre, je veux bien faire le suprême effort de lire ça jusqu’au bout ... de mes ultimes forces.

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    • Répondu par Fred Boot le 19 décembre 2011 à  01:04 :

      http://grandpapier.org/simon-roussin/lemon-jefferson-et-la-grande-aventure

      Ce lien donne un très exhaustif aperçu du contenu.

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      • Répondu par Gill le 19 décembre 2011 à  13:20 :

        J’ai fait l’effort de lire en ligne les 39 premières pages puis de consulter les autres oeuvres de Simon Roussin ( http://simon-roussin.com )

        Manifestement, c’est tout du premier degré.

        Cet auteur semble assez âgé pour avoir connu les bandes dessinées d’aventure d’avant 1980, avec une orthographe très correcte (donc pas un gamin). Il apprécie la façon de raconter dramatique à la E.P. Jacobs, et retombe systématiquement dans les clichés de ces années de BD héroïques.

        Tellement qu’on pourrait y voir du second degré et de la caricature... sauf que ce n’est pas de la caricature. Sa constance et sa boulimie de dessins sans recherche en font un amateur têtu, passionné par ses rêves qu’il pose sur le papier en flux continu. Il se régale vraiment à raconter des péripéties banales, copies-conformes des vieilles séries Z.

        Il y en a des centaines, des dessinateurs comme lui. Ce que je ne comprends pas, c’est comment on a pu le mettre ainsi en avant, en parangon de la BD intellectuelle, au point de le nominer à Angoulême. Une sorte de "dîner de con" ? Une mise en abyme de la BD rétro-intellectuelle ? Mais où est l’intérêt, alors ? Je ne comprends décidément pas ce monde...

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        • Répondu par christine le 19 décembre 2011 à  19:02 :

          rassurez-vous, il n’y a rien à comprendre, pas plus que dans Mimi stinguette ou "l’affaire du siècle" de Beinex (qui ressemble à du Rembrandt à côté de ça)

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      • Répondu par Gill le 19 décembre 2011 à  14:01 :

        Bon, je viens aussi de regarder le blog ( http://simonroussin.blogspot.com ). Et il semblerait que je me sois trompé. La démarche se voudrait réellement artistique et assumée. Je renonce à essayer de comprendre ce marketing artistique. Décidément, il me dépasse. Je suppose juste que c’est plus facile à produire et à vendre que de concevoir du premier degré de qualité. Un travail de communication plus que de narration.

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      • Répondu par mikekafka le 19 décembre 2011 à  22:27 :

        Je suis assez épaté et sous le charme de cette bd ..
        Beau boulot !!!

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  • Rien à dire sur le sujet, tant les bras m’en tombent (ma main droite regrette de n’avoir pu aligner tant de planches !). C’est selon, ceci : soit l’album obtient un trophée (possible, aprés tout : on a un super-Président cette année !) et il s’en vendra 2000 exemplaires. Soit il n’est pas gagnant, et il retombera dans l’oubli, mais l’auteur pourra se féliciter de cette gloriole temporaire. Cordialement !

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    • Répondu par Bakounine le 19 décembre 2011 à  10:34 :

      2000 exemplaires, vous êtes bien optimiste. Je pari pour moins de 500.

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  • Pour un récit cynique , distant, mental, cet album est un régal .
    Le truc justement, c’est que le cynisme et la distance sont tellement dans la norme...
    Reste un moment de lecture tout à fait agréable.

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  • Tout dépend, cher Monsieur Roy ! Chez moi, la réponse est "je n’ai pas envie d’acheter ce livre, mais je pense qu’il plaira à la clique habituelle des amateurs snobs de néo-branché-décalé"

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    • Répondu par Manuel Roy le 19 décembre 2011 à  22:23 :

      Cher Oncle François, vous semblez supposer que cet album m’a beaucoup plu. Mais je n’ai jamais dit ça. Au contraire, j’ai plutôt suggéré que, de prime abord, il s’agissait d’une bande dessinée assez rebutante. Par contre, je n’ai pas voulu m’en tenir à cette impression, et j’ai profité de l’occasion pour me remettre en question et me demander au fond ce que c’était qu’une bonne BD. J’ai fini par me dire que cela dépendait finalement de ce que l’auteur cherchait à communiquer, et qu’un dessin qui apparaît mauvais peut tout de même être adéquat s’il sert le récit, ce qui me paraît être le cas dans la BD de Roussin, qu’elle me plaise ou non. Et si le seul mérite de cette BD était d’avoir amené quelques personnes à réfléchir là-dessus, la peine de l’auteur, me semble-t-il, n’aurait pas été entièrement perdue.

      Bien à vous,

      Manuel Roy

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      • Répondu par Oncle Francois le 19 décembre 2011 à  23:54 :

        Cher Monsieur Roy, je ne vous ai jamais amalgamé avec la fameuse clique en question (celle des commentateurs laudatifs et enthousiastes des commentateurs d’actuabd, le plus souvent
        anonymes). Au contraire, votre article soulève de bonnes questions. Pour l’accroche du titre, j’y ai répondu sincérement.
        Civilités nocturnes !

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      • Répondu par Alex le 20 décembre 2011 à  00:10 :

        J’avais communiqué mon enthousiasme sur le précédent ouvrage de Roussin. Je réitère : "Robin Hood" était une superbe réussite. Je suis beaucoup moins convaincu par celui-ci. J’avais cité pour son précédent album "Pierre la Police"- une référence évidente- j’ajouterai maintenant "Fletcher Hanks". Mais c’est là où Roussin fonctionne moins bien à mon avis. Tandis que ces artistes proposent des histoires courtes, de 8 pages ou plus, Roussin se lance dans la grande aventure. Louable, on y découvre une envie de raconter qui fait penser au Hergé des touts premiers Tintin : péripéties, péripéties, péripéties. Mais il y a dans ce cas -pour ma part- un blocage. Une bd comme on en faisait il y a 70 ans c’est bien, drôle de retrouver cette ambiance, ce charme infantile. Problème : Roussin n’a ni l’acuité d’un Pierre la Police ni la violence furieuse de Fletcher Hanks. Je suis très critique mais je trouve nénmoins que c’est un auteur à suivre, s’il se montre plus original dans ses choix -ce qui j’en conviens passera pour une aberration pour certains.

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    • Répondu par Fred Boot le 20 décembre 2011 à  01:47 :

      Ecoutez : en lisant l’article sur cet ouvrage, je ne vois pas en quoi vous pourriez vous sentir insulté. Après tout, ce site est un site d’information. En tant que lecteur de l’ouvrage, difficile aussi de savoir en quoi vous pourriez vous sentir insulté. Rien ne vous empêche de critiquer une démarche, mais cette démarche n’a pas été réalisée contre vous, elle n’est pas une attaque contre votre personne.

      Alors je ne vois pas ce qui explique pourquoi VOUS, vous insultez ceux qui apprécient la démarche de cet auteur. Que vous soyez assez obtus pour comprendre cet ouvrage, c’est une chose. Moi aussi il y a plein d’oeuvres qui me passent par dessus la tête. Que vous traitiez de malhonnêtes les (trop) rares lecteurs qui apprécient, c’est de l’insulte qui n’apporte rien à la discussion. 90% des interventions ici-même au mieux se limitent à dire que c’est "moche", au pire à traiter l’auteur d’inculte (cf une réflexion sur Blind Lemon Jefferson). Bonjour les arguments, bonjour la qualité de regard et de jugement des lecteurs,

      Le seul intervenant à qui l’on ait dit de ne pas s’emporter, ce fut moi car j’ai eu l’audace de dire du bien de ce livre, et encore de manière très ramassée. Quand je lis les 95% de commentaires fielleux qui ont suivi, je me dis que je ne suis certainement pas celui qui devrait boire de l’eau fraîche dans cette histoire.

      Mais bon, la zone commentaires d’Actuabd est devenue un pur exutoir comme le fut BDParadasio à une autre époque.

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      • Répondu le 20 décembre 2011 à  10:03 :

        C’est juste une question de bon sens, Fred Boot. Quand on lit dans les commentaires que c’est "sublime", il y a un peu de démesure dans l’approbation de la démarche un peu provoc à deux francs de Roussin (ouah j’utilise du feutre). On enlève le feutre et on se retrouve face à une BD scolaire pleine de lourdeur et et de défauts, ce qui n’empêche pas l’enthousiasme de ceux qui aiment la naïveté et l’économie de moyen. Mais "sublime" ou "chef d’oeuvre", c’est vraiment ridicule, pour ne pas dire un autre mot. Quand vous regardez une planche de Moebius, vous faites quoi ? Vous dansez pendant cinq jours en tapant sur des tambours pour évacuer votre trop plein d’émotion ? Ou alors vous allez me dire que Roussin maîtrise mieux l’art de la BD que Moebius ?

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        • Répondu par Fred Boot le 20 décembre 2011 à  15:28 :

          Et il ne vous vient pas à l’esprit que ce qui est de la provoc pour vous n’en est peut-être pas pour d’autres ? Et ce en toute bonne foi ? Juste parce que d’autres que vous ont peut-être eu d’autres lectures, d’autres approches en matière d’art. Ah non, ça, ça vous dépasse. Résultat on ne parle que de feutres et de procès d’intention. Superbe.

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        • Répondu par Fred Boot le 20 décembre 2011 à  15:32 :

          "Sublime" a été employé par Frédéric Poincelet. Connaissant la qualité de son travail et son sens pointu du détail et de la finition, je doute qu’il dise cela pour se mousser.

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  • Lemon Jefferson : l’esthétique acidulée de Simon Roussin
    20 décembre 2011 14:07, par xav kord

    Je crois halluciner quand je lis ce déferlement d’inepties vis à vis de cet auteur ; on peut croire se retrouver effectivement à la fin du XIX° siècle, quand certains s’offusquaient de "l’exhibition grotesque" (ça s’est réellement dit ou plutôt écrit !) devant les toiles de Pissaro ou Manet, pendant que d’autres hurlaient à la réaction des petits-bourgeois !

    J’ai lu par ailleurs les mots "fautes" et "erreurs" juxtaposés à "dessin", j’aimerais que les utilisateurs de ces termes précisent ce qu’ils entendent par là, et surtout expliquent ce que serait le dessin "juste" (ou "vrai" ?).

    Pour autant, si je suis tout à fait d’accord avec l’idée qu’un auteur doit adapter sa production (donc tous ses choix plastiques) à son propos et à son intention, et que par conséquent la notion de "bien" ou de "mal" dessiné me paraît pour le moins irrationnel, la virtuosité ne pouvant être gage de créativité, pour autant disais-je, il me semble que personne ne s’est véritablement attardé sur le propos et sur l’intention de Simon Roussin...

    Pour ma part, et c’est un jugement de valeur qui n’engage que moi, je trouve son propos et son intention très très chiants. C’est mon droit de lecteur, et je ne cherche en aucun cas à l’imposer à qui que ce soit ici.

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  • ah oui, quand même.A part ça, la bande dessinée francophone "est devenue adulte". après faut pas s’étonner si personne dans le monde ne s’intéresse à cette secte.

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  • Lemon Jefferson : l’esthétique acidulée de Simon Roussin
    21 décembre 2011 23:54, par François

    Angoulême a vu tellement de monde passer qu’un peu d’originalité ne devrait pas leur faire de mal… Surtout qu’à l’heure de l’iPhonisation, tablette graphiquation, et autres technologiquation générale de l’être humain, doit on cracher sur tout ce qui nous semble techniquement dépassé (ici le feutre)… Ne seriez-vous pas le genre à pester contre les customs de coccinelles dans les concours tunings ? Le genre à crier haut et fort qu’il aime l’originalité, et que c’est pour ça qu’il « pimp » sa magnifique Audi achetée à crédit (comme tout le monde) afin d’obtenir un semblant de personnalité (comme tout le monde). C’est une bonne BD. Elle est peut-être juste un peu trop moderne pour vous, voilà tout..
    Bon, je n’ai vraiment pas envie de vous convaincre, car je sais que les simples d’esprit ont du mal à comprendre les choses qui les dépassent, mais quand même, ça me fait peine de voir des gens dénigrer un travail. Quoique cela peut être légitime si ces derniers sont jaloux…

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    • Répondu par Hector le 22 décembre 2011 à  09:27 :

      C’est vrai que la comparaison avec le tuning est particulièrement flatteuse :)

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    • Répondu par Bakounine le 22 décembre 2011 à  10:10 :

      Vous l’avez lue ? Parce que, la modernité originale du feutre en moins, bof bof bof. Je n’en retiens pas grand chose. Mettons l’image de côté et attachons-nous au fond. L’histoire décalée et faussement naïve n’est pas très originale. Impression d’avoir déjà lu ça 10 fois. C’est plein de détournements de stéréotypes mais comme ça a déjà été fait plein de fois depuis au moins 30 ans. Bof bof bof. Les principes de redondances tournés en dérision, cet humour décalé, il existait déjà chez Chaland mais en beaucoup plus sophistiqué. Donc, l’originalité... c’est très relatif.

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    • Répondu par Laurent le 22 décembre 2011 à  15:29 :

      Quoique cela peut être légitime si ces derniers sont jaloux…

      Jaloux de son exposition médiatique peut-être, mais à part avoir moins de 10 ans, je ne vois pas comment on pourrait être jaloux de ce truc.

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  • Vous me faites rigoler avec vos termes "l’esthétique acidulée" (par rapport à lemon j’imagine), mais avec ce travail comme un enfant de cm1/cm2, on est clairement dans le canular, ce n’est d’ailleurs pas un vrai éditeur qui le publie, mais l’édition 2024 qui fait partie des Arts Déco de Strasbourg dont sort le créateur. Pas la peine de s’étriper pour un travail d’étudiant, c’est en même temps bizarre d’en parler sur un site public où on parle plutot de bandes dessinées professionnelles.

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    • Répondu le 24 décembre 2011 à  12:14 :

      2024 ne fait pas partie des Art Déco de Strasbourg. Les deux fondateurs sont d’anciens étudiants, tout simplement. Et ce n’est pas parce que leur catalogue en est à ses débuts que vous pouvez les qualifier de faux éditeurs. Leurs bouquins sont biens fait, distribués par Les Belles Lettres, rien d’amateur là-dedans. Vous n’aimez pas ? Passez simplement votre chemin et ne dites pas de bêtises.

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      • Répondu par Cambal le 24 décembre 2011 à  15:04 :

        C’est de l’auto édition entre copains, le fait qu’ils choisissent de publier ce truc mal foutu prouve bien que ce sont des amateurs. Je comprends que vous défendiez vos copains, mais vous ne leur rendez pas service.

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  • Lemon Jefferson : l’esthétique acidulée de Simon Roussin
    25 décembre 2011 20:43, par Jérôme D

    J’ai offert une belle boite de feutres à mon petit neveu. Dans quelques mois vous devriez le voir éditer, puis dans la foulée être nominé dans la sélection officielle d’Angoulême.

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    • Répondu le 26 décembre 2011 à  12:27 :

      Vous pouvez détester, vomir un auteur, un peintre ou une école, être rebuté par un style, une façon ou une manière mais arrêtez, vous êtes puérils, de penser qu’un enfant ferait pareil . Même si cet auteur s’amuse dans la régression, c’est évident, il s’agit quand même d’un travail mené à bien, il s’agit de patience ce que votre enfant doué ou débile en dessin ne pourra jamais faire. Tous les gamins et les gamines dessinent mais pas dans le but de transmettre quelque chose ; il y a un côté instinctif ( la magie de voir , la capacité de créer ) qui est une des bases de l’affirmation de soi( j’existe, je signe ce dessin avant même de savoir écrire). Mais pitié, arrêtez de penser que cette manière naïve de faire de la bande dessinée se rapproche de quelque manière que ce soit du talent ou du non -talent des enfants. On dirait, ça y ressemble oui mais ça n’a rien à voir. Demandez à votre enfant de 5, 8 ou 10 ans de dessiner 6 cases par page et 40 ou 60 pages et alors là on pourra dire que le livre de Lemon Jefferson ressemble à un passe-temps d’enfant. Il manipule au contraire des dizaines de références donc un bagage , une culture. Personnellement je ne suis pas lecteur mais il ne me viendrait pas à l’idée de classer par aptitude ou inaptitude. Dans ces domaines, il faut faire preuve d’un peu plus de recul. Je peux vous infliger la phrase de Picasso" j’ai passé ma vie à essayer de dessiner comme un enfant" mais vous l’interpréteriez à votre manière. Juste pour souligner qu’il n’y a pas un académisme et des recalés. Il y autant de façons de chanter ou de jouer la comédie ou encore de dessiner qu’il y a d’individus. C’est ça qui fait la richesse justement des arts . On a compris que vous détestiez un certain genre , c’est très bien d’affirmer ses goûts et ses dégoûts mais l’enfance n’a rien à voir là-dedans.

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  • Quand j’ai vu ce titre dans la sélection officielle d’angoulême, j’ai cru à un canular (comme la parodie D’en cuisine avec Passart de Blain, par Grégory Jarry et Otto T.
    http://www.flblb.com/En-tournage-avec-Bart-O-Poil.html
    mais je m’aperçois que ce n’est même pas le cas, à se demander qui fait les sélections franchement, on se moque du monde.

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    • Répondu par sinuspax le 2 janvier 2012 à  16:29 :

      J’ai bien aimé les références aux histoires d’aventures des années 30, (Fritz Lang avec le tigre d’Eschnapour et autres histoires façon Maciste contre l’homme pierre).
      Le profond tourment de Lemon n’est-il pas en réalité le pressentiment que son jeune héritier au bandeau noir sur l’œil gauche deviendra un jour, quand il sera grand, Bibi Fricotin ?
      Répondez moi, je vous en supplie.
      PS : les feutres ça donne une fraicheur nouvelle dans le dessin et cette technique qui ne me semble pas si simple que ça, va super bien avec l’histoire.

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