Léna et les trois femmes – Par Pierre Christin et André Juillard

Léna et les trois femmes – Par Pierre Christin et André Juillard – Dargaud

Par Nicolas Anspach le 12 novembre 2009

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Léna et les trois femmes – Par Pierre Christin et André Juillard – Dargaud

{{[André Juillard->4311]}} et {{[Pierre Christin->4914]}} nous avait confié avoir envie de retrouver le personnage de Léna. Ils avait signé ensemble en 2006, {[Le Long Voyage de Léna->4199]}. Les auteurs y traitaient de l’un des grands problèmes géopolitiques actuels, celui du terrorisme. Ils abordent, dans un nouveau récit, un autre aspect de cette technique de guerre abjecte.

Léna est une jeune femme à la fois forte et tourmentée par le décès de son mari et de son enfant. Elle a refait sa vie en Australie, en plein bush, où elle a construit une nouvelle famille. Elle n’oublie pas son passé, mais tente de vivre du mieux qu’elle peut, compte tenu de ses blessures.

Léna est contactée par les services secrets. Ils lui proposent une nouvelle mission. Elle, qui voulait se retirer de toute cette turpitude, fini par l’accepter. Elle doit infiltrer, sous une fausse identité, un groupe terroriste islamiste qui prépare un attentat à Paris. Elle est chargée par le groupe terroriste, de former trois femmes kamikazes dans un petit village perdu dans le Sahel. Léna leur enseigne le français, et surtout leur apprend à se fondre dans la vie parisienne pour ne pas se faire repérer le moment venu. Elle scrute ces trois femmes et essaie de comprendre le cheminement qui les pousse à offrir leur vie pour une ignoble cause.

Pierre Christin a construit son récit comme une petite mécanique bien huilée. L’histoire est linéaire mais audacieuse. On suit son personnage qui découvre l’Islam intégriste au travers des réflexions idéologiques des terroristes. Le scénariste ne recherche pas à être moralisateur. Il laisse au lecteur le soin de se forger sa propre opinion face au comportement de ces trois femmes kamikazes et de l’équipe qui les accompagne.
L’intensité du récit monte peu à peu, jusqu’à l’exécution du projet d’attentat.

Le dessin élégant d’André Juillard donne de la noblesse au traitement. Le dessinateur retranscrit admirablement la personnalité troublée de Léna, forte et mélancolique. Une réussite !

(par Nicolas Anspach)

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