Leader d’une bande de voyous, Ralf fait sa loi partout où il passe, avec violence et rage. La rencontre avec Mélodie, une grand-mère étrangement sans domicile fixe, vient bousculer l’ordre établi. La brave femme tente d’éclairer ces âmes en lambeaux, ce qui n’est pas une mince affaire.
Auteur de L’Échangeur, déjà chez Delcourt, Marc Vlieger revient avec ce récit sur la marginalité. Il y oppose la douce folie de Mélodie à la violence de Ralf et de ses acolytes. Avec son livre, Maximes et proverbes du monde, la vieille femme a foi en la vie et en l’Homme. Pourtant ses convictions sont mises à rude épreuve face à la brutalité de ces hommes désoeuvrés et bannis de la société. "Ce qui est en péril n’est pas perdu" note Mélodie dans la dernière séquence. Certitude ? Espérance ? Vlieger semble opter pour la deuxième solution même si l’ensemble reste d’une certaine noirceur. "La vie est une merde offerte" affirme Brice. "Tout un univers sensible s’offre à celui qui sait se laisser toucher" lui rétorque Mélodie, petite lueur dans l’espace. Les âmes sont sombres, mais l’album nous éclaire de sa sensibilité. Le trait de l’auteur apporte une certaine poésie à un univers ténébreux et par moments sans avenir. Cet chronique humaine vaut le détour.
(par Laurent Boileau)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.