David Goudard vit avec ses parents dans un pavillon de banlieue, tiraillé entre ses rêves d’ado et les idées étriquées des adultes qui l’entourent. Entre son père dépassé et sa mère soumise, il cherche un espace de liberté auprès de ses amis. Sa rencontre avec Valérie le fait basculer dans le monde des adultes beaucoup, beaucoup trop rapidement...
"L’ambiance de cette histoire a un petit air de famille avec le Dupont-la-joie de Boisset, ou les comédies douces-amères de Pascal Thomas. Nos deux amoureux y jouent des rôles universels, ceux d’ados en vacances, perdus entre des parents ringards et la naissance de sentiments troublants." soulignent, en introduction de l’ouvrage, les journalistes Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault.
C’est, en effet, vers la chronique sociale que tend le scénario de l’ex-faux standardiste de l’émission Nulle Part Ailleurs Jackie Berroyer. Goudard est un personnage attachant malgré ses défauts. Berroyer a eu l’intelligence de croquer plus les attitudes générationnelles que le milieu social.
Cette intégrale reprend Dossier Goudard et C’est bien du Goudard [1] publiés à l’origine en 1980 [2] et 1981 [3], puis La Parisienne [4], Goudard et la Parisienne et Goudard a de la chance, parus respectivement en 1983, 1984 et 1987.
Dans Dossier Goudard, le trait de Jean-Pierre Gibrat est proche de la caricature. L’auteur s’amuse d’ailleurs à glisser quelques personnages célèbres (Montand, Brassens, Coluche, Gainsbourg...) au détour des cases. Puis, au fur et à mesure des épisodes, le trait s’affine pour approcher celui actuel du Vol du Corbeau et du Sursis.
L’intégrale est enrichie d’un supplément qui retrace la génèse et l’histoire de cette série. Ou du moins des deux séries. Car Goudard et La Parisienne avaient au départ des avenirs distincts. Berroyer et Gibrat ont décidé de les réunir dans... Goudard et la Parisienne, sans doute le volume le plus abouti.
"Il y a dans cet univers une gentillesse sans illusions bien jubilante. On en vient à espérer que les héros ne grandissent jamais." écrivait Patrick Cauvin dans une postface en 1995. 10 ans après, ce sentiment est toujours aussi juste.
(par Laurent Boileau)
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[1] prépublié pour la première fois dans L’Hebdo de la BD en 1978
[2] aux éditions du Square
[3] publié dans Fluide Glacial
[4] publié dans Pilote