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Les Aventures. Planches à la première personne - Par J. Beaulieu - Les Impressions nouvelles

Par Tristan MARTINE le 10 mars 2015                      Lien  
Des non-aventures quotidiennes dans la Belle Province. Une autobiographie pudique, savoureuse et élégante.

Publié tout d’abord au Canada, cet ouvrage portait initialement le titre de Non-aventures, ce qui lui convenait bien mieux que celui choisi par les Impressions Nouvelles. En effet, Jimmy Beaulieu ne s’intéresse pas aux personnages de fiction « larger than life » et il ne raconte que le quotidien dans ses aspects prosaïques. Nul besoin, selon lui, de grandes aventures car « nos vies sont déjà « larges en tarabouette ». Il se met donc en scène, soulignant avant tout ses échecs et ses doutes, qu’ils soient d’ordre artistique ou relationnel, familial ou sexuel.

Les Aventures. Planches à la première personne - Par J. Beaulieu - Les Impressions nouvelles

Les Aventures. Planches à la première personne regroupe l’ensemble des œuvres autobiographiques de Jimmy Beaulieu (Quelques Pelures, Résine de synthèse, Le Moral des troupes), mais aussi une soixantaine de planches inédites. Les récits, qui vont des années 1998 à 2014, ne sont pas classés selon la date de leur création, mais plutôt selon la chronologie des évènements qu’ils relatent, même si l’on a, par moment, du mal à comprendre la logique de composition de certains passages.

L’auteur donne son opinion sur « tout et rien », et, de fait, il y a vraiment à boire et à manger dans ce recueil : certaines séquences sont d’un réel inintérêt (les développements sur ses goûts musicaux sont bien trop longs), tandis que d’autres scènes sont pleines de force et d’émotions et « sonnent » vrai.

Dans l’ensemble, le ton est juste, aussi tendre que pudique, et Jimmy Beaulieu arrive à créer une véritable ambiance, à l’aide d’un dessin qui évolue au fil des années, vers toujours plus d’efficacité, de lisibilité et d’expressivité.

De courtes histoires (de une à quatre pages) côtoient des récits beaucoup plus longs et fouillés. L’introspection et la mise à nu peut faire songer au Journal de Fabrice Neaud, mais en plus léger, quelques passages de réflexion artistique évoquent du Sfar, mais en moins lourd, et son dessin lorgne par moment vers celui d’Harmonica, Ukulélé ou Parapluie, et son humour n’est pas très éloigné de celui de Trondheim dans ses Petits riens, mais en moins cynique. Le tout dans une langue québécoise savoureuse, aux expressions truculentes et à la syntaxe très exotique pour le lecteur non-québecois, très agréable à lire.

Pour conclure, ce recueil contient des histoires d’inégale qualité, mais c’est en partie là l’intérêt d’un tel travail, car, comme le souligne l’auteur lui-même : « L’inégal, ça dit quelque chose. Nos vies sont pas des chefs d’œuvre uniformes. Anyway, la perfection, c’est plat. »

(par Tristan MARTINE)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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