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Les Beaux Étés. Tome 2. La Calanque - Par Zidrou et J. Lafebre - Dargaud

Par Tristan MARTINE le 14 septembre 2016                      Lien  
Une tranche de bonheur estival et familial. Un beau voyage méditerranéen au cœur de l’été 1969. Du soleil et de la joie en cases !

« Le bonheur, ça ne se raconte pas » déclare au téléphone Pierre Faldérault à son père, les yeux rivés sur le rivage méditerranéen. De fait, on ne parle pas que trop rarement des trains qui arrivent à l’heure. Impossible à narrer la joie ? Hé bien, si, parfois, et cet album est là pour prouver que l’on peut tout à fait parler de bonheur, de manière tendre et sensible, sans verser dans la mièvrerie.
Les Beaux Étés. Tome 2. La Calanque - Par Zidrou et J. Lafebre - Dargaud
Le premier volume des Beaux étés se déroulait à l’été 1973, au moment du départ en vacances de Pierre, auteur de bande dessinée, de sa femme Mado et de leurs quatre enfants. Si le début de l’album était léger, très vite, on percevait les tensions entre les parents, Mado explosant face à cette vie loin de celle qu’elle s’était imaginé vingt ans plus tôt, entre les enfants, et la grosso modo joyeuse famille allait de petites (leur halte pique-nique favorite occupée par une autre famille) en grandes (décès de la belle-sœur de Pierre) déconvenues.

Ce deuxième volume se passe quatre ans plus tôt, à l’été 1969. Le cadre est exactement le même : toute la famille (Mado enceinte et ses trois enfants) attend trois jours durant que leur père ait fini ses planches à livrer à sa revue, puis part en vacances dans leur belle 4L. Mais là où le premier volume montrait les nuages entre deux rayons de soleil, celui-ci n’est que solaire (et lunaire, car les enfants sont fascinés par les premiers pas que viennent d’effectuer les Américains sur la Lune). Toute la famille descend joyeusement vers la Méditerranée (évitant soigneusement l’Espagne franquiste fuie par le père de Pierre), et l’osmose familiale est totale.

Cette suite de la chronique familiale est extrêmement réussie, notamment grâce au dessin rond et espiègle de Jordi Lafebre (qui avait déjà travaillé avec Zidrou sur Lydie et La Mondaine), qui n’a pas son pareil pour croquer les mimiques des enfants et rendre leur grande vivacité à l’aide de son trait dynamique qui a fortement évolué depuis le premier volume. Aidé de Mado Pena, il livre des couleurs chaudes qui contribuent à nous plonger si bien dans cette chaude ambiance méditerranéenne. Les dialogues de Zidrou sonnent juste, nous plongeant au cœur de la smala bruyante et remuante, et l’on ne peut qu’être admiratif de son travail, qui s’est révélé ces dernières années non seulement très divers (Les Folies Bergères, Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre…, Bouffon), mais également globalement excellent, faisant de lui l’un des scénaristes les plus talentueux de la scène contemporaine française. On attend désormais avec impatience le troisième tome de cette belle série qui fera un bond de 7 ans en arrière, et se déroulera donc en 1962, nous permettant de comprendre la naissance de cette famille avec laquelle il est si agréable de faire un bout de chemin.

(par Tristan MARTINE)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 978-250506532

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