Les Cinq de Cambridge T. 1/3 : Trinity - Par Olivier Neuray & Valérie Lemaire - Casterman

Écosse, hiver 1979. Les frères John Mac Donald et Kolya Krasnov accompagnent Iouri Petrovna afin qu’il puisse se recueillir sur la tombe de leur oncle Edward, suicidé neuf ans plus tôt.

Durant les événements contés dans le diptyque Les Cosaques d’Hitler, Edward avait sauvé la vie de Iouri lorsqu’il était enfant et avait pris en charge son éducation, ce qui lui permit de devenir par la suite une personnalité importante en Autriche.

Irrité par l’indulgence dont fait preuve Iouri à l’égard d’Edward, Kolya lui rappela la trahison envers le peuple cosaque dont se rendit coupable son bienfaiteur à la fin de la guerre. Suite à cela, la mère de Kolya fut envoyée dans un goulag, tandis que celle de Iouri mourut durant le rapatriement des Cosaques vers l’Union Soviétique.

Afin de laver l’honneur d’Edward, Iouri révèle alors à ses deux compagnons une information qu’il avait pourtant juré au défunt de garder secrète. Il invite John et Kolya à retrouver un certain Sir Anthony Blunt, qui pourrait leur en apprendre plus sur cet épisode tragique de la fin de la guerre et éclairerait d’un jour nouveau l’attitude d’Edward durant cette période. Les deux frères s’exécutent et retrouvent rapidement la trace de Mr Blunt, qui se révèle être un ancien haut fonctionnaire du Foreign Office britannique...

Les Cinq de Cambridge T1/3

Olivier Neuray & Valérie Lemaire (c) Casterman

Après une première histoire plutôt passionnante en dépit de quelques faiblesses dans la narration, Valérie Lemaire et Olivier Neuray nous proposent un spin-off intitulé Les Cinq de Cambridge cette fois dédié au fameux cercle d’espions, parfois surnommé les Magnificent Five, issus de cette fameuse université anglaise et qui ont fait office de taupes pour le compte du KGB dans les services secrets britanniques au cours de la Guerre Froide.

Bien que ce nouvel album débute comme un épilogue aux Cosaques d’Hitler, celui-ci peut être lu de manière indépendante à la première histoire. Les auteurs nous transportent cette fois-ci dans la Grande Bretagne des années trente pour nous conter un récit où se mêlent espionnage et politique.

Tout au long de ce triptyque, nous suivrons le parcours de cinq figures les plus célèbres du réseau, cinq amis étudiants à Cambridge et unis par leur engagement en faveur du mouvement communiste.

La formule est la même que dans Les Cosaques d’Hitler : Valérie Lemaire nous propose une intrigue hyper documentée, entrecoupée de nombreux flashbacks entre les années 1930 et l’époque contemporaine tournant autour des frères John et Kolya. Tout comme dans Les Cosaques, on s’y perd parfois entre les nombreux aller-retour temporels ; mais l’intrigue demeure malgré tout prenante.

L’ambiance de l’époque est magnifiquement restituée par la ligne claire élégante et "jacobsienne" d’Olivier Neuray.

Comme pour le premier album des Cosaques d’Hitler qui avait obtenu le prix Cognito récompensant une BD ayant mis en lumière un fait historique peu connu du grand public, nous découvrons ici les rouages secrets de la Guerre Froide, souvent ignorés du grand public, dans l’un de ses aspects les plus passionnants de la guerre secrète que se menaient alors les deux superpuissances de l’après-guerre.