La célèbre série de dessins animés apparue sur Antenne 2 en 1983 et 1984, une production franco-japonaise en 39 épisodes du roman original The King’s Fifth de Scott O’Dell, reçoit les honneurs du Musée Guimet à Paris.
Elle avait fait l’objet de la publication d’un manga en 5 tomes chez Kazé réalisée par Thomas Bouveret sous la supervision du réalisateur du film Bernard Deyriès, tandis qu’une suite du dessin animé réalisée par Hadrien Soulez Larivière, produite par la société Blue Spirit Animation d’Angoulême et Movie Plus (société de Jean Chalopin, producteur de la première série) a été diffusée TF1 en France et la RTBF en Belgique au début de cette année (une avant-première avait été projetée au dernier Festival d’Angoulême).
Le prestigieux musée des arts asiatiques a décidé de saisir cette opportunité qui voit nos héros, Esteban et ses amis, visiter la Chine, pour mettre en parallèle la série et ses sources documentaires. Suivant l’intrigue, l’exposition explore les minorités ethniques de la Chine (Miao, Yao), la place du dragon dans l’imaginaire chinois, l’empereur et la Cité interdite, enfin le monde himalayen, en particulier le Tibet.
"Nous avons voulu illustrer le dessin animé par un certain nombre d’objets qui étaient dans nos collections, nous raconte Aurélie Samuel, commissaire de l’exposition. Cette espèce de dialogue réciproque a été assez amusant à faire car cela nous a appris un certain nombre de choses sur la Chine des Ming. Les recherches documentaires qu’ils avaient faites étaient assez sérieuses puisqu’ils ont reconstitué la Cité interdite, la Muraille de Chine, etc. L’exposition suit géographiquement le dessin animé : elle démarre au sud de la Chine, dans la région de la minorité Miao, surtout connue pour ses costumes magnifiquement brodés, et pour ses paysages, notamment les "Montagnes en dents de dragon" que l’on voit dans la peinture monochrome chinoise.
Cette exposition a été l’occasion de sortir les robes impériales qui figurent dans nos collections, notamment ces robes de soies tissées de fils d’or qui ne sortent quasiment jamais de nos réserves. Elles permettent d’évoquer le dragon comme animal mythique, mais également la place de l’empereur comme représentant du dragon et de l’autorité centralisée de l’empire.
Ce sont des pièces exceptionnelles, comme ces tuiles faîtières en céramique qui sont des pièces que l’on ne montre jamais dans la collection permanente des porcelaines Ming, mais qui nous ont permis de mettre ces objets en parallèle avec le décor du dessin animé. Nous avons simplifié au maximum les explications pour que, en collaboration avec TF1 et Blue Spirit, le jeune public puisse accéder à nos collections."
Puisque nous avons une spécialiste sous la main, nous lui demandons si le dragon que l’on trouve dans Tintin et le Lotus bleu est bien un dragon impérial chinois : " - Oui , c’est un dragon à cinq griffes, représentation réservée à l’empereur, tandis que les fonctionnaires de l’empire n’avaient droit qu’à quatre griffes..."
À quand Tintin au Musée Guimet ?
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Jusqu’au 27 mai 2013.
Plus d’info sur Le site du Musée Guimet
Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)
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