Un roman, et du genre imposant. Dodo se lance en écriture avec toute son énergie. Un engagement qu’on peut ressentir au travers d’un texte d’une grande richesse, à la fois dans sa plongée au cœur des émotions intérieures de l’héroïne et dans la précision impressionnante du vocabulaire.
La trame des Collines rouges se déroule essentiellement dans un petit village du sud, ou s’est réfugiée Élise. Pour fuir qui ou quoi, seule la fin le dira (et surtout pas nous...). Installée dans un cabanon au milieu de nulle part, la jeune femme dessine et ressasse son passé, sans perspective d’avenir. Une rencontre, celle d’un charmant célibataire du cru, lui apporte alors des sensations qu’elle croyait impossibles. Mais très vite, cette joie de vivre nouvelle va se transformer en cauchemar.
En jouant à la fois sur le mystère de cette femme à la double identité et sur un vrai suspense policier en fin d’album, Dodo réaliste avec Les Collines rouges un roman enflammé par les émotions.
Sur la forme, il s’agit avant tout d’un texte, les illustrations de pleine page et les parties narratives en BD n’apparaissant que sporadiquement. Les pages BD intervenant souvent lors de scènes très dialoguées, et les dessins pour souligner une grande émotion intérieure. Le noir et blanc soigné de Ben Radis, abandonnant évidemment les visages animaliers, s’avère finalement très proche de son style habituel. Et on peut même écouter une musique inspirée du livre grâce au CD de Dorval inséré.
Et si parfois les descriptions paraissent un peu longues, on ne pourra nier à Dodo d’avoir réussi à faire vivre son personnage avec une force peu commune. Un destin de femme qui ne manquera pas de bouleverser nombre de lectrices.
(par David TAUGIS)
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