Les Dessous de Saint-Saturnin : Tiff’Annie - Par Bruno Heitz - (...)

Les Dessous de Saint-Saturnin : Tiff’Annie - Par Bruno Heitz - Gallimard BD

Lien

Entre le polar et la chronique rurale, ce petit format ressemblant à une pièce de théâtre en six actes met en scène un village et ses habitants : la coiffeuse, le cordonnier, le notaire, le boucher... et comme dans toute histoire de disparition : les gendarmes, bien sûr. Suite du "Bistrot d'Emile", c'est encore Annie, la coiffeuse qui mène l'enquête...

Qu’on en raffole ou qu’on les méprise, les jeux de mots des coiffeurs sont devenus une institution. Tiff’Annie ne déroge pas à la règle dans son salon qui donne le titre à cet album.

Le récit prend place dans la boutique d’Annie, la coiffeuse du village. En face, c’est celle du père Piquet, le cordonnier touche-à-tout qui n’aime personne à part les chats. Radin comme pas deux, il tire son store pour qu’elle ne puisse pas regarder son horloge pendant qu’elle coiffe ses clientes. Mais lorsque le vieux grippe-sou disparaît, tout le village se met à sa recherche. D’abord les gendarmes, suivis du boucher qui aimerait bien être remboursé des dettes du vieux et puis du neveu, postier en Ardèche qui lorgne sur l’héritage, garni parait-il.

: Bruno Heitz / Gallimard BD

À l’apparition de photos compromettantes d’Annie en tenue d’Eve découvertes chez le disparu, la coiffeuse n’a pas d’autre choix que de tirer l’affaire au clair : « Avant de laver vos têtes, je dois laver mon honneur ! » crie-t-elle à ses clientes.

Deuxième album de la série Les dessous de Saint-Saturnin, Tiff’Annie succède au Bistrot d’Emile, publié l’année dernière. Bruno Heitz continue de développer cette chronique des mœurs provinciales sous la forme d’enquêtes policières. Le polar rural : un genre que le dessinateur déploie depuis plus de vingt ans avec talent.

Son trait simple, presque enfantin, qui semble croqué sur le vif en fait un album accessible et efficace. Avec ses personnages intemporels et un nom de ville qui possède sept occurrences en France, la série détient une universalité qui permettra au plus grand nombre de reconnaître ici le bistro, ici le gendarme, ici la rue derrière la mairie... Bref, un 9ème art qui parle de ceux qui paraissent souvent bien éloignés.