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Les Deux Van Gogh - Par Hozumi - Glénat

Par Aurélien Pigeat le 30 mars 2015                      Lien  
La vie des frères Van Gogh en un gros volume manga, voilà un programme alléchant ! La déception en est d'autant plus vive une fois le tome refermé : l'accumulation des clichés et l'exagération des situations et des réactions qu'elles provoquent condamnent un projet a priori intéressant. Dommage.

On l’attendait, c’est vrai, ce volume des Deux Van Gogh. Se plonger dans la vie artistique parisienne à la fin du XIXe siècle, visiter Le Chat Noir, creuser les ressorts du marché de l’art et approcher Vincent par le biais de Théo..., le projet avait tout pour séduire. Mais la caractérisation des personnages, outrée, caricaturale, et la tendance à dynamiser l’action par des péripéties rocambolesques nous ont tenu à l’écart des aventures narrées tout au long de la lecture.

Ainsi, concernant Vincent et Théo, il faudra accepter de les voir grimer en Candide et Machiavel. L’un, stricte innocence sensitive, l’autre, pur génie intellectuel et social. Il en sera de même des personnages secondaires, enchristés dans des postures improbables, tel Jean-Léon Gérôme, représentant du caractère conservateur de l’Académie des Beaux-Arts mais qui dévie rapidement vers la figure du chef yakuza devant lequel divers sbires s’agenouillent en attendant de se voir confier quelques basses œuvres criminelles à exécuter.

Voilà qui permet certes une dramatisation aisée et un pathos bon marché, mais qui nous semble bien loin du sujet que l’on pensait découvrir. Bien davantage que le talent et la vie de Van Gogh, le titre sert de prétexte à un affrontement entre doctrine classique et jeunes réformateurs en peinture, mais au traitement extrêmement schématique, assez loin des enjeux esthétiques de l’époque, les Van Gogh offrant un nom susceptible de donner un attrait particulier à cette histoire.

Dans le genre des reprises fictionnalisées de biographies d’artistes célèbres, on est donc, à nos yeux, bien loin de la qualité d’un Seven Shakespeares de Harold Sakuishi. Reste le trait fin, plutôt réussi, de Hozumi, et un retournement final bien trouvé, mais qui nous confirme que des Van Gogh et de la peinture, on s’en fichait un peu, au fond, dans ces Deux Van Gogh là. Tant pis.

(par Aurélien Pigeat)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Les Deux Van Gogh. Par Hozumi. Traduction Karine Rupp-Stanko. Glénat, collection seinen. Sortie le 18 mars 2015. 384 pages. 10,75 euros.

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