Alice, jeune fille de la campagne, arrive en ville accompagné de son frère cadet Polo. Elle veut y retrouver leur frère aîné Caleb, qui entretient l’espoir de devenir un jour un poète connu. Mais la vie n’est pas plus facile ici : une campagne électorale fait rage, et l’un des candidats utilise autant que possible la haine qu’inspire à la population la minorité d’humanoïdes qui présentent des caractéristiques animales et sont au plus bas de l’échelle sociale, accomplissant les sales boulots que ne veulent pas faire les bons citoyens.
Toute ressemblance avec la réalité n’est évidemment pas fortuite.
Le scénariste italien Massimo Semerano signe une excellente histoire qui réussit à mêler un fantastique quotidien (existence de ces hybrides, mais aussi de zombies dont l’utilisation devrait donner des idées au patronat) à des préoccupations politiques qui ne peuvent que rencontrer un écho certain en cette période où nos sociétés se replient sur elles-mêmes et ne voient dans l’étranger qu’une menace pour la paix sociale.
Le dessinateur Marco Nizzoli réalise un travail très solide, qui donne une épaisseur à cet univers où les décors qui mélangent diverses esthétique du début du XXième sont aussi crédibles que les personnages à l’apparence monstrueuse.
Les Enfants du crépuscule s’annonce donc comme une excellente série qui engage autant l’intelligence que l’imagination de ses lecteurs.
(par François Peneaud)
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