De la Chine à la Libye, il n’y a qu’un pas, ou plutôt qu’un peu d’eau que notre commando féminin de la W.O.W. (Women On War) franchit allègrement. Poison Ivy et ses copines sont chargées par Mister President, himself, d’intercepter un convoi français transportant des lingots d’or que les nazis convoitent, bien évidemment. Une mission difficile les attend, mais nos filles de choc ont, heureusement, leurs super-pouvoirs pour leur faciliter la tâche…
Avec Poison Ivy, Memory, Boston Iceberg, Gorgon Lady, X-Raymonde et Yum Yum Jaw, Yann a imaginé une belle brochette de poulettes détenant des pouvoirs à faire pâlir de jalousie les super-héros américains. Partie du personnage de Poison Ivy qui apparaissait dans les strips de propagande de Pin-Up, cette série insère de multiples rebondissements loufoques dans une histoire au contexte sérieusement documenté. Le scénariste s’en donne à cœur joie dans le burlesque, l’hommage et l’humour. Épaulé au dessin par son complice Philippe Berthet, Yann nous gratifie de clins d’œil, calembours, parodies et références plus ou moins cachés. À ce jeu, amusez-vous à trouver, dans le désordre, le Petit Prince et son renard, une chanson détournée de Jacques Brel, un célèbre taxi vu dans un film français réalisé par Denys de La Patellière en 1961, un hommage à Astérix, un homonyme du meilleur ami d’Oumpah-Pah etc. Ajoutez à cela le sens du verbe de Yann et le trait élégant et limpide de Berthet et vous obtiendrez une comédie de tout premier ordre.
Poison Ivy incarne un savant mélange entre le classicisme d’une bande dessinée d’après-guerre et le modernisme d’un ton impertinent à l’humour ultra-référentiel. À consommer sans modération.
(par Laurent Boileau)
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