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Les Explorateurs de la Bible : le manuscrit de Sokoka - Par A. Delalande, Y. Bertorello, A. Lapo - Glénat

Par Tristan MARTINE le 27 octobre 2015                      Lien  
Un Indiana Jones à la petite semaine au milieu des manuscrits de la mer Morte.

Les services secrets du Vatican envoient le chercheur Christopher Wertmann en mission à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, pour enquêter sur la disparition d’un des dominicains travaillant dans cette École. Ce dernier a été enlevé par une association de malfaiteurs désirant lui soutirer des informations sur un trésor datant du Ier siècle après J.-C., qui se trouverait dans l’une des multiples grottes de Qumrân. Or celles-ci abritent également les fameux manuscrits de la mer Morte, découverts à la fin des années 1940, et dont la traduction avait donné lieu à d’importants enjeux diplomatiques, car ces textes auraient pu confirmer ou infirmer les récits de la Bible canonique.
L’École biblique et archéologique française de Jérusalem est une institution fondée à la fin du XIXe siècle à Jérusalem sur le modèle de l’École Pratique des Hautes Études à Paris, avec pour but d’appliquer aux textes bibliques une critique historique et d’approfondir l’histoire, l’archéologie et la géographie des lieux saints.
Cet album est une « commande » de l’École pour commémorer ses 125 ans, et cet album résulte d’une étroite collaboration entre Yvon Bortorello (scénariste de la série Codex Sinaïticus), Arnaud Delalande (scénariste de Surcouf, Aliénor, Le Dernier Cathare), Alessio Lapo (dessinateur du Codex Sinaïticus) et différents scientifiques de l’École, notamment l’épigraphiste Émile Puech et l’archéologue Jean-Baptiste Humbert.
Les Explorateurs de la Bible : le manuscrit de Sokoka - Par A. Delalande, Y. Bertorello, A. Lapo - Glénat
Les bandes dessinées « de commande », surtout quand il s’agit d’une BD historique, ont souvent un vilain penchant didactique, expliquant de manière pédagogique l’histoire de tel lieu ou telle institution. Mais ici, l’’École biblique et archéologique française de Jérusalem est présentée en quelques pages en prélude d’un polar très classique.

Le dessin, quoique raide et figé, n’est pas désagréable et sert assez bien l’histoire, même s’il est par moment assez maladroit, notamment dans la représentation des visages. Les couleurs sont sombres et sans nuance et elles enlèvent au dessin une bonne partie de son relief, entravant par moment la fluidité de la lecture.
Mais c’est surtout le scénario qui pêche. Bien sûr, le propos est déjà vu et peu original, mais le problème ne vient pas de là. L’histoire est parfois assez complexe, mélangeant une chasse au trésor très classique et facile d’accès et une exégèse de manuscrits araméens assez compliquée à suivre dans le détail pour le néophyte. Cet album est bien documenté d’un point de vue théologique et archéologique, on le sent, mais cela aboutit, au cours de certaines séquences, à compliquer inutilement la narration et à perdre le lecteur.

De manière globale, le récit n’est pas très fluide, en raison de la narration touffue, du découpage peu clair, de la mise en couleur et parfois même du dessin, et l’on doit parfois relire à plusieurs reprises le même passage pour être sûr de comprendre parfaitement bien la situation. Mais cette course à un trésor indiqué par l’un des manuscrits de la mer Morte reste assez exotique pour rendre distrayante cette lecture.

(par Tristan MARTINE)

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